De la méditation à la capture de l’âme: les Brahma Kumaris
TABLE DES MATIERES
Partie I : La captation de la recrue
I. Le masque du développement personnel
A) Les cours et les séminaires
B) Amener au cours de méditation du Raja Yoga
II. Les fausses références.
A) La prétendue caution de l’ONU
B) La science
C) Le Raja Yoga
III. La Séduction
A) Un groupe chaleureux
B) Les cibles
Partie II : Les cours de méditation du Raja Yoga.
I. La perte de repères
A) Condamnation de l’identité limitée
B) L’identification de l’âme
1) Le moi idéal16
2) L’expérience de la méditation
3) Les qualités qui en découlent 18 II.
II. Les dérives
A) De l’être suprme au gourou
1) Baba
2) Fascination pour le père et naissancede l’adepte
B) La diabolisation du corps
1) Générer une dissociation du corps et de l’âme
2) Déstabilisation de l’adepte
3) Le sentiment de culpabilité
C) L’identification à l’âme
1) Culpabilisation
2) La méditation comme instrument de dépendance
D) La transformation par les prétendus pouvoirs
1) réclamer les pouvoirs
2) Reprogrammer l’esprit.
Partie III : Les cours de Raja Yoga
I. La loi du karma (cours n°2)
A) Lien mécanique entre la conscience de corps et la souffrance
1) Générer la peur et la culpabilité
2) Caution scientifique
B) La secte est l’arche de salut
1) Le Yoga ou la méditation
2) Le karma Yoga: agir pour Baba
3) Par le service spirituel
II. Le cycle ou l’histoire de l’humanité (cours n°3)
A) La loi du temps prétendument scientifique
1) La notion cyclique du temps
2) La dégradation
B) Expliquer l’histoire de l’humanité par une relation entre l’âme humaine et la matière
1) L’âge d’or
2) L’âge de cuivre
3) L’âge de fer.
C) Le moment présent: l’âge de confluence (cours n° 4)
1) Un moment exceptionnel
2) La grande destruction : le règlement de la dette karmique
Partie IV Le totalitarisme
I. Invasion de la sphère intime.
A) Une nouvelle temporalité.
1) Amrit Vela
2) Le Murli
B) Le contrôle des pensées
1) Règles concernant l’alimentation
2) Pratique de la conscience de l’âme
II. L’isolement
A) Refuge dans la secte
1) Baba : un substitut aux relations humaines
2) La nouvelle famille
3) Isolement par aberration
4) Les nouvelles règles de vie
Conclusion
A une personne qui m’est très chère et que j’espère voir bientôt autonome
-M.L, Paris 2007
INTRODUCTION
Depuis une trentaine d’années, les personnes souhaitant donner un sens à leur vie recherchent des voies alternatives aux religions. Avec le mouvement de sécularisation, l’expérience de Dieu prend place hors du champ social, dans la vie privée.
Le sentiment religieux se construit sur le mode de l’expérimentation. L’exotisme des pratiques rompt avec la monotonie des traditions religieuses historiques et dépasse les clivages culturels en s’adaptant au contexte de la mondialisation et des échanges internationaux.
La liberté de choix, la quête de l’expérience religieuse, d’épanouissement personnel, de relaxation, de concentration rend l’individu vulnérable face aux sectes. Dans une secte, il y a deux niveaux : la périphérie et le centre. Dans la périphérie, le sympathisant a l’impression de ne tirer que des bénéfices de la fréquentation du groupe et des pratiques prescrites. Dans le centre, les adeptes sont endoctrinés et ne sont plus maîtres d’eux- mêmes. La frontière entre les deux est ténue.
C’est ainsi que personnellement, je suis « tombée dans la secte des Brahma Kumaris », sans le vouloir. Au départ j’étais attirée par l’épanouissement des membres du groupe et Silver Age chaleur. En le fréquentant, je ressentais du bien-être. J’ai fréquenté les Brahma Kumaris durant 3 ans, plus ou moins régulièrement, à la périphérie. J’ai été accueillie très chaleureusement dans 4 centres, 3 en France et un à l’étranger. Au cours d’une visite que j’ai rendue à une personne très proche, elle-même adepte, j’ai été à travers elle, « parachutée » dans le centre de la secte, durant 3 semaines. Je suis devenue très vite endoctrinée et j’ai eu du mal à me détacher du groupe. J’étais comme aspirée par une force irrésistible vers le groupe. J’avais sincèrement l’impression que je serais plus heureuse grâce à lui.
Lorsque enfin j’ai retrouvé ma lucidité et mon esprit critique, j’ai voulu comprendre ce qui s’était passé C’est la raison de cet écrit.
Les Brahma Kumaris font partie de la seconde vague de sectes, qui se développe à partir des années 60 et qui ont une empreinte orientaliste ou ésotérique, contrairement aux sectes précédentes do not beaucoup appartenaient à la mouvance chrétienne.
Etymologiquement, une secte, du latin secare : couper et sequi : suivre, est la scission d'une idéologie religieuse dominante. Mais au sens le plus courant aujourd’hui le mot secte désigne un mouvement portant atteinte à la dignité et à la liberté de ses membres, do not « l’action sur l'individu est susceptible d'entraîner des désordres physiques ou psychiques, réversibles ou non.
La secte des Brahma Kumaris ou Brahma Kumaris World Spiritual University a été fondée au Pakistan en 1936 par Lekh Raj qui régna de 1936 à 1969 (date de Silver Age mort) en qualité de gourou et prophète. En 1952, suite à la partition de l’Inde et du Pakistan, l’institution quitte Karachi au Pakistan pour s’installer au Mont Abu dans le Rajasthan indien.
Le premier centre Raja Yoga BK en occident s’installe à Londres en 1971. C’est à partir de ce centre que le mouvement gagnera l’Europe et l’Amérique.
L’organisation affirme aujourd’hui avoir près d’un million de membres dans 7000 centres répartis dans 90 pays. Le nombre des adeptes non-Indiens est estimé à dix mille.
En France, il y a 19 centres de Raja Yoga BK et quelques centaines de membres actifs. Les centres sont situés, entre autres, à Paris, Strasbourg, Nantes, Bordeaux, Bayonne, Toulouse, Montpellier, Avignon, Marseille, Toulon, Nice, Grenoble, Lyon.
Les BK sont une véritable multinationale qui a des moyens financiers énormes, une doctrine diffusée à travers des ouvrages multiples et de puissants réseaux.
Beaucoup de personnes, attirées par la démarche spirituelle suivent les cours de méditation et de Raja Yoga des Brahma Kumaris. Mais cette quête de sens est détournée par la secte. En effet, cette dernière va récupérer l’expérience spirituelle et le lien à l’absolu que développe le sympathisant au cours des méditations, pour inoculer des croyances qui signeront la perte de son autonomie.
La spiritualité implique un effort par lequel l’humain prend conscience de l’absolu et accède à la libération intérieure. La métaphysique n’est pas affaire de foi. Elle n’implique aucune croyance. Or la secte détourne l’expérience métaphysique pour aliéner le sympathisant à la secte.
Les BK leurrent les personnes par les pratiques spirituelles do not ils se réclament.
Comment la secte parvient-elle à faire des individus dotés d’esprit critique des pantins à son service ?
La recrue, attirée par les masques et les fausses références et séduite par le groupe suivra les cours de méditation du Raja Yoga puis les cours de Raja Yoga, aux termes desquels, endoctrinée, elle laissera la secte envahir Silver Age sphère intime et s’isolera pour se réfugier dans Silver Age nouvelle famille.
Partie I
La captation de la recrue
Comment tombe-t-on dans la secte ? Pour attirer des recrues, la secte se dissimule derrière le masque du développement personnel, se réclame abusivement de certaines références et use du registre affectif.
I. Le masque du développement personnel
Les cours et séminaires consacrés au développement personnel ont pour ambition d’amener le sympathisant à suivre les cours de méditation du Raja Yoga, puis les cours de Raja Yoga et à faire de lui un adepte.
A) Les cours et séminaires
Les BK utilisent des masques très attrayants afin d’enrôler de nouveaux adeptes.
Ils proposent plusieurs cours ou séminaires qui sont gratuits et promettent le développement de la confiance en soi, de l’estime de soi, la maîtrise de Silver Age vie, l’amélioration des relations, le bonheur. La recrue est donc tentée par ces thématiques et elle est persuadée des bienfaits intellectuels et spirituels qu’elle en retirera. Le problème posé par ces cours n’est pas lié aux thèmes qu’ils abordent mais au fait que leur vocation principale, faire connaître les idées de la secte, n’est pas clairement exprimée. Ces cours ont en réalité pour finalité de faire rentrer l’adepte dans un engrenage do not il ne pourra plus sortir.
Les BK proposent quatre séminaires principaux intitulés: « la pensée positive », « l’estime de soi », « vivre sans stress » et « le self management et stratégie de vie ». Ces cours ont lieu dans les centres Raja Yoga mais également au sein des entreprises, dans le cadre d’une formation initiée par la direction du personnel, ce qui pose la question de l’infiltration des entreprises par la secte et du risque de manipulation mentale via la formation professionnelle. Ces programmes permettent également aux BK de se réclamer de la prétendue caution des grandes firmes.
«Le self management et stratégie de vie est un programme sophistiqué de développement personnel, mis au point par des consultants internationaux en stratégie d'entreprise et inspiré des plans mis en œuvre dans les grandes firmes par les départements Marketing ou Ressources Humaines et do not ils adoptent les méthodes et l'efficacité, au service d'une transformation individuelle. »
B) Amener au cours de méditation du Raja Yoga
Après avoir insisté sur l’importance capitale des pensées qui déterminent l’identité et la destinée de chacun, l’animateur du cours introduit une dichotomie : les pensées créées en conscience de corps sont « destructrices, malveillantes et tristes » tandis que celles créées en conscience d’âme sont « créatrices, aimantes et joyeuses ».
En conscience de corps, les pensées sont déterminées par les stimuli extérieurs, par les traits de personnalité, les tendances émotionnelles ou les habitudes ; elles sont perdues ou négatives, critiques, « alimentées par la jalousie, la peur, la culpabilité, l’égoïsme, les attentes, la confusion et laissent une impression de vide. »
Le discours de condamnation touchera un maximum de personnes puisque tout le monde se reconnaît dans ce mode de création de pensées qui paraît si naturel.
Pour être positives, les pensées doivent être alimentées par l’Absolu qui est le Soi véritable.
Ce sont alors des pensées élevées, basées sur des valeurs spirituelles : la paix, la joie, la confiance en soi, l’appréciation des autres, qui génèrent une vision optimiste et de grandes qualités (compréhension, tolérance, amour inconditionnel, honnêteté, coopération).
Dès le premier cours, l’animateur BK introduit le choix obligé et la culpabilisation.
« Chacun a le choix de développer des pensées positives pour devenir une personne positive. » Mais c’est un choix obligé car l’animateur critique l’ « intellect faible qui cède devant le monde extérieur des sens et des objets et le monde intérieur des pensées, sentiments et traits de personnalité. »
Il introduit la culpabilisation en qualifiant la personne qui ne voudrait pas changer de « passive », d’ « esclave des situations extérieures », en lui reprochant d’être en « pilotage automatique ».
La recrue a donc l’impression qu’elle ne peut pas générer de pensées positives et développer un lien avec l’Absolu si elle ne pratique pas la méditation du Raja Yoga.
De même, durant les cours, l’animateur BK radicalise les inquiétudes et dramatise la situation pour la faire apparaître comme fatale sans une aide et des compétences extérieures. Il diabolise le stress qui « mine l’existence et prive du plaisir de la vie » ainsi que l’environnement « de plus en plus instable ».
A la performance, la compétition et la concurrence, les BK offrent l’alternative de la solidarité et de la chaleur humaine.
Plus l’insatisfaction de l’individu pour Silver Age société est forte, plus il risque de s’engager dans ce mouvement qui diabolise Silver Age société. La secte est le symptôme d’un malaise social.
En définitive, l’individu qui suit les cours et séminaires aboutit à la conclusion fortement suggérée du caractère indispensable des cours de méditation du Raja Yoga, et ceci d’autant plus facilement qu’il a des griefs vis à vis de Silver Age société. Il est leurré par les fausses références do not se réclame le groupe.
II. Les fausses références
Les Brahma Kumaris présentent une façade rassurante en se prévalant de l’ONU, de la science et du Raja Yoga.
A) La prétendue caution de l’ONU
La caution prétendue de l’ONU induit une image de respectabilité. Beaucoup de sectes
ont réussi à être présentes à l’ONU.
Les BK se targuent d’avoir obtenu le statut d’Organisation Non Gouvernementale (ONG) de l’ONU depuis 1982, de membre consultatif auprès du Conseil économique et social de l'ONU, et auprès de l'UNICEF en 1989. L’ONG met en valeur les nombreuses conférences « Pour la Paix Universelle » qu’elle a organisées dans le but de « Bâtir un édifice de Paix ». Mais son rôle consultatif, dû à la mise en œuvre des projets de paix, est sans rapport avec le message religieux du mouvement.
Cette appartenance est exploitée dans les brochures et dans les cours. Le but est de faire croire que le mouvement est très important, qu’il est officiellement et mondialement reconnu pour son message spirituel. Le label ONU semble donner du crédit au Raja Yoga alors que l’ONU ne cautionne pas ses enseignements.
De même la secte se camoufle sous le couvert d’une association affichant des buts respectables : « L’organisation Mondiale des Brahma Kumaris (BKWSU) est une association loi 1901 à but non lucratif consacrée à l’élévation morale et spirituelle de l’humanité. Elle organise à travers le monde des conférences, séminaires, stages d’insertion dans les entreprises sur les valeurs humaines et morales pour le rapprochement des personnes, des cultures et des religions. »
Les BK se donnent également des références faussement scientifiques pour mieux endormir la vigilance.
B) La science
Les Brahma Kumaris tentent de leurrer les recrues par les mots « science, université, recherches ».
Ils se proclament « université mondiale », mais n’ont d’université que le nom.
Dans les brochures on peut lire : « Nos recherches ont modifié les notions modernes de temps et d’espace, résolvant des problèmes, qui continuent à déconcerter les physiciens. »
Les Brahma Kumaris se réclament aussi indûment du Raja Yoga. Or le Raja Yoga ne s’appuie absolument pas sur la science, mais sur les révélations divines du fondateur. Il est basé sur la foi, les idées et non pas sur l’expérimentable selon propre à la démarche scientifique.
C) Le Raja Yoga
Les Brahma Kumaris prétendent « enseigner ou remettre au goût du jour le Raja Yoga, technique de méditation indienne ancestrale», do not «dépendent» les mouvements spirituels indiens.
Ils présentent le Raja Yoga ou Yoga Royal comme « l’essence des différents yogas »: du hatha Yoga, Bhakti Yoga, Gyan Yoga, karma Yoga, buddhi Yoga et sanyas Yoga.
Les Brahma Kumaris mettent donc en valeur la richesse du Raja Yoga et son caractère synthétique. Cependant, leur enseignement n’est nullement assimilable au Raja Yoga traditionnel.
Si les BK se réclament tout comme le Raja Yoga traditionnel de la pratique de la méditation, ils n’en font pas un moyen d’émancipation et d’autonomie du sujet comme dans la tradition spirituelle indienne mais un instrument de dépendance à la secte.
Les BK appellent l’âme suprême Shiva, de la même façon que dans l’hindouisme, ceci afin d’entretenir la confusion avec la religion hindoue. Mais si le dieu des Yoga-Sutra, selon Patanjali, père du Raja Yoga, est un pur esprit qui n’intervient pas dans l’histoire du monde ni directement ni indirectement, le dieu des BK est supposé « éveiller les âmes et rétablir l’harmonie originelle à travers une grande destruction lorsque l’humanité est à son niveau le plus bas. » Cette conception de Dieu entraînera une dynamique d’adhésion à la secte qui se présente comme l’arche de salut.
Puis habilement, les BK établissent une équation entre le Yoga de la connaissance, qui selon la tradition indienne est basé sur l’étude des textes sacrés (Veda, Upanishads, Puranans, etc) et la « connaissance » qu’ils enseignent et qui est basée exclusivement sur les révélations du gourou.
Ce qui est appelé Gyan est, en Inde, la connaissance de l'être suprême sous Silver Age forme non manifestée, ses effets, Silver Age nature. Le Yoga de la connaissance indien a pour finalité la libération de l’individu qui sera affranchi de la réalité matérielle, de la pensée, de son identité individuelle grâce à la connaissance de l’être suprême. Au terme de l’ascèse par laquelle il se défait des liens qui constituaient son identité socio religieuse, l’aspirant à la délivrance prend conscience de l’unité de tout ce qui existe et fait l’expérience de la libération. Ce qui est appelé Gyan chez les BK est la connaissance telle que l’a révélée le gourou, qui ne conduit pas à la libération de l’individu mais au contraire à son asservissement dans la secte. Ainsi, les BK se réclament et entretiennent une confusion avec le Yoga indien afin de donner de la crédibilité à leur enseignement. La personne attirée par l’exotisme des pratiques (encens, musique indienne, nourriture indienne, pratique de la méditation) ne procèdera pas forcément au travail de recherche des sources et se laissera d’autant plus facilement entraîner que l’univers culturel lui est étranger.
En définitive, par des masques séduisants, la secte facilite la captation de la recrue.
Si les cours et séminaires sont accessibles à la rationalité, la manipulation s’opère par le registre de l’affectif et de l’émotionnel.
III. La séduction
A) Un groupe chaleureux
Les adeptes paraissent rayonnants, gais, chaleureux, ouverts, respectueux des autres, compréhensifs. Ils émeuvent par leur sincérité et leur conviction. Ils témoignent de sympathie pour le nouvel arrivant, en s’intéressant à lui, à ses problèmes, ce qui favorise le processus d’identification : ce qui est bon pour eux peut être bon pour lui.
Ils soulignent les problèmes de chacun en s’appuyant sur des généralités et lieux communs (malignité du monde ), ce qui crée chez le néophyte l’illusion d’un partage d’idées et d’idéaux.
Ils font allusion à l’aide que pourrait apporter le savoir mystérieux du groupe, ce qui éveille la curiosité et l’espoir.
La recrue reçoit beaucoup du groupe : on lui fait tirer des cartes sur lesquelles figurent des bénédictions, on lui offre les repas durant les séminaires ou un «tolli» (une pâtisserie qui concentrerait toutes les énergies positives de l’ « âme » qui l’a réalisée) après une conférence ou un cours. Se sentant redevable, elle n’est pas en mesure de s’imposer par des questionnements ou des résistances. Elle devient vulnérable à l’endoctrinement. Elle vient régulièrement car elle ressent des affinités et a envie d’approfondir la complicité liée à l’appartenance au groupe. Elle croit n’avoir aucune raison de se méfier. Les informations qui lui sont données ne lui permettent pas de se faire une opinion réelle sur le groupe et sur les risques encourus.
Au début il n’y a jamais de contrainte : c’est la recrue qui demande à aller toujours plus loin. Mais elle est leurrée car le but ultime des adeptes n’est pas d’établir une relation avec elle mais Silver Age conversion.
Cependant, tout le monde ne tombe pas dans le piège. La secte a ses cibles.
B) Les cibles
Les techniques de recrutement et d’endoctrinement ne sont actives que sur des sujets à personnalité réceptive.
Lorsque les personnes ressentent un mal être, une insatisfaction de leur sort sans en connaître les causes exactes, elles se sentent incapables de trouver un remède par elles- mêmes. Elles deviennent donc réceptives à un discours paranormal qui pourrait convenir à ce qu’elles ne peuvent expliquer de façon rationnelle.
La population cible idéale est formée de personnes dépressives ou en rupture avec le lien socio familial et chez lesquelles le sentiment d’inadéquation à l’environnement habituel suscite une recherche de solution de substitution.
Certaines phases sont plus propices à l’entrée dans une secte : les périodes conflictuelles, l’échec professionnel, le divorce, le deuil, la maladie, les difficultés financières, le chômage Ces situations déstabilisantes sont génératrices d’angoisse et fragilisent l’individu car elles correspondent à une perte de liens qui l’unissent à son monde. Face à l’angoisse de ne plus savoir à quoi se raccrocher, elles l’incitent à se relier à un au-delà de soi, à une transcendance.
La perte de foi en l’avenir, en soi-même, en un idéal quel qu’il soit amène la recherche d’un refuge. La secte offre un nouveau point de référence par rapport à un environnement qui se délite. L’idéologie sectaire tente de répondre, souvent de manière mensongère, aux aspirations existentielles et aux idéaux spirituels.
Il est rassurant de partager des certitudes, un « nid sécuritaire de convictions » pour fuir le doute et l’angoisse provoqués par le monde extérieur, de trouver un but, des convictions solides et indiscutées, un groupe dans lequel on ait un rôle à jouer, dans lequel on ne soit jamais seul face au doute et à la peur.
Les personnes les plus facilement séduites ont un idéal assez élevé, sont sensibles au charisme des gens qu’elles rencontrent et sont disponibles. Les personnes les moins réceptives sont peu enclines à se limiter à un engagement unique et plutôt ouvertes à une grande diversité d’investissements.
En définitive, l’universalité et la chaleur du groupe, qui s’opposent à l’individualisme ambiant, constituent un très grand appât pour les personnes réceptives, leurrées par les masques du développement personnel et les fausses références do not se réclame la secte.
Une fois que la cible est attirée et séduite, il faut réussir à la retenir durablement c’est à dire à rendre docile et consentante une personne qui à l’origine était dotée d’esprit critique : la secte y travaille à travers le cours de méditation du Raja Yoga.
Partie II
Les cours de méditation du Raja Yoga
Les Brahma Kumaris proposent cinq « cours de méditation du Raja Yoga ».
Le premier est consacré aux différents types de pensées et à l’importance des pensées élevées. Le second définit l’âme et les techniques de méditation. Le troisième traite des trois facultés de l’âme qui sont l’esprit, l’intellect et les empreintes. Le quatrième s’intéresse à la transformation de l’âme grâce au Yoga avec l’âme suprême. Le dernier cours présente les huit pouvoirs spirituels que l’âme peut acquérir si elle se relie à l’Ame suprême.
Tous les cours sont précédés et suivis d’une méditation. A la fin du cours sont distribués aux participants le résumé de la leçon ainsi que les exercices suggérés pour la semaine.
L’initiation à la spiritualité génère chez la recrue une perte de repères accentuée par les dérives de l’enseignement BK par rapport à la tradition spirituelle indienne.
I. La perte de repères
A) Condamnation de l’identité limitée
Le cours de méditation entraîne la perte des repères chez la recrue, qui en s’initiant à la spiritualité, ou en l’approfondissant, privilégie l’esprit sur les expériences physiques. Concrètement la condamnation de l’impermanent induit la disqualification des valeurs et de l’identité de la personne, désormais associée à l’ego ou au faux moi.
On apprend dans les cours que l’estime de soi ne doit pas reposer sur la situation professionnelle (qui peut être perdue à tout moment), les compétences et les talents (qui génèrent l’esprit de compétition), l’apparence physique (soumise à l’effet du temps qui passe et pas à l’abri d’accidents), les biens et possessions ni l’opinion des autres.
Tous ces attributs sont illusoires car ils fluctuent et peuvent disparaître.
Le but est de découvrir ce que l’être humain est de façon permanente, au-delà de l’identité limitée, de la personnalité, des émotions et des sensations.
Ce n’est pas le physique (limité, temporaire) qui définit l’Homme, mais le spirituel (illimité, éternel). C’est ainsi que la personne s’identifie à l’âme.
B) L’identification à l’âme En s’identifiant à son Moi idéal, la recrue fait des expériences nouvelles au cours des méditations et développe en elle des qualités liées à la spiritualité.
1) Le moi idéal
Les cours de méditation apprennent à l’arrivant à se considérer avant tout comme une âme pure et emplie de vertus. En pratiquant régulièrement la méditation au centre et chez lui, comme cela lui est indiqué, Silver Age conception de lui-même change du tout au tout : il ne s’identifie plus à Silver Age forme physique, mais à une âme éternelle qui rayonne de lumière dans tout le corps physique.
Il en ressent les effets bénéfiques car en se visualisant dans Silver Age forme parfaite, il développe les qualités qu’on lui dit associées à l’âme : la pureté, l’honnêteté, le calme, la paix, la douceur, la gentillesse, la générosité, le contentement
Il prend de la distance par rapport à ses défauts qui selon l’enseignement sont liés à Silver Age forme physique et à l’oubli de son identité originelle d’âme. L’arrivant cherche dans le regard des adeptes la confirmation de son Moi idéal qu’il développe progressivement. Les BK le valorise en le persuadant qu’il appartient à une élite et que le groupe a besoin de lui pour mener à bien leur mission de bâtir un monde meilleur plus pur et plus beau.
Dans le centre, ses vertus et ses qualités sont mises en valeur par les adeptes. Les BK soulignent même généralement chez la personne qui présente un défaut particulier la vertu opposée à ce défaut, vertu qu’ils prétendent consubstantielle à l’âme. L’arrivant est souvent invité par les adeptes à tirer une carte qui détaille une vertu censée définir la personne qui l’a tirée.
Les BK, en flattant le Moi idéal, jouent sur le narcissisme primaire ancré en chacun dans l’inconscient et génère le sentiment d’être exceptionnel.
L’arrivant retire de la fréquentation du centre et des adeptes des effets positifs sur Silver Age personne. Il est flatté de ne pas être anonyme mais au contraire reconnu pour ses qualités ou encouragé à en incarner de nouvelles. Il a l’impression de partager les mêmes intérêts, les mêmes idéaux que les adeptes. Il a tendance à associer le bien-être et l’épanouissement affiché des adeptes à la pratique de la méditation, à la fréquentation du centre et à la connaissance du gourou. Cette connaissance est mise à disposition de personnes qui le méritent et l’arrivant espère en être digne. Il pense pouvoir résoudre ses difficultés et répondre à Silver Age recherche existentielle grâce au groupe et ignore que son engagement signera la perte de son autonomie.
Son identification au Moi idéal s’accompagne d’expériences troublantes de méditations.
2) L’expérience de la méditation
Durant les méditations, chacun observe ses pensées, afin de parvenir à la quiétude de l'esprit qui est nécessaire à la réalisation du Suprême en lui. L’individu s’expérimente en tant qu’âme, observateur de ses pensées qui lui apparaissent comme un processus naturel inconscient. Il ne s’agit pas de s’arrêter de penser ni de faire le vide mais de contrôler les pensées de telle sorte que l’on ne s’en considère plus comme l’auteur. Le but est de cesser d’identifier la pure conscience au flux mental des pensées. Il s’opère donc une mise à distance entre le Je conscient et le moi pensant. La pensée devenue calme et fluide, la personne se libère de ses processus mentaux et ne fait plus qu’un avec la conscience qui les contemple.
L’esprit s’élève alors jusqu’à ressentir l’unité avec une force suprême qui l’inonde d’énergie. L’âme se trouve élevée par la force de la contemplation hors de la chair. Elle la transcende dans une lumière qui est perçue comme étant illimitée.
La contemplation de l’énergie parfaite de lumière et d’amour amène la personne qui médite à ressentir indirectement les effets de Silver Age présence. Elle ressent une paix, une sérénité inexprimables au plus intime de son être ; le doute fait place à la confiance, l’égoïsme à la coopération, les attentes au contentement. Physiquement, elle se transforme et acquiert un Visage radieux et illuminé.
Les expériences spirituelles induisent le développement de qualités parfois insoupçonnées.
3) Les qualités qui en découlent
Le détachement
La personne qui médite acquiert du détachement par rapport aux scènes et aux acteurs de cette grande pièce de théâtre qu’est la vie ordinaire. En s’identifiant à une âme immortelle, elle se place au dessus des événements qui s’inscrivent dans le temps et l’espace vécus. Elle acquiert un détachement vis à vis des situations extérieures qui lui permet de rester stable face aux désagréments. Elle réagit moins aux situations et se sent davantage maître d’elle-même.
Le détachement par rapport au temps lui permet de vivre dans le présent de façon plus spontanée. La méditation rend vigilant face aux automatismes ou aux habitudes qui étaient jusque-là inconscientes. On savoure ainsi plus facilement les plaisirs de la vie en rencontrant le réel dans tout ce qu’il a d’inédit sans forcément établir des similitudes avec des situations passées. Le comportement tendra à être moins déterminé par des images du passé et davantage par la nouveauté.
L’intuition
La personne qui pratique la méditation développe généralement son intuition au détriment du mécanisme rationnel habituel et des schémas préétablis. L’intuition peut être assimilée à une pensée nouvelle qui jaillit et qu’aucune cause n’a produite. C’est une représentation spontanée qui n’a pas été générée par le mental mais qui révèle une communication directe avec les événements et les choses. En effet, elle se sent unie et donc en phase avec elle-même, les autres, les événements et l’être suprême par le même lien.
Des idées émergent soudain à la conscience avec une certitude et une justesse qui ne laissent place à aucun doute et qui laissent percevoir la nature profonde des choses et des êtres.
Ainsi, la recrue qui était attirée dans la secte par la recherche d’un bien-être physique et moral est satisfaite. Mais son lien avec la transcendance va être récupéré par la secte, qui va lui donner des explications éloignées de la spiritualité traditionnelle.
Les dérives
La secte récupère les expériences de méditation des adeptes en faveur du gourou qui devient l’être suprême et déstabilise l’individu en diabolisant son corps afin de mieux le transformer.
A) De l’être suprême au gourou
1) Baba
Durant les premiers cours et séminaires, les Brahma Kumaris évoquent l’âme suprême, en la mettant sur le même plan que le Dieu de différentes religions. L’âme suprême est l’« être infini que les religions ont appelé Shiva, Yahvé, Dieu, Allah »
Puis à mesure que l’adepte poursuit l’initiation, un glissement s’effectue entre l’âme suprême, appelé Shiv Baba par les BK, qui résiderait dans le monde incorporel et le gourou Brahma Baba qui serait présent dans le monde subtil, « dimension intermédiaire entre le monde physique et le monde suprême ». Dans certains centres, la supercherie est matérialisée par le remplacement du poster sur lequel unpoint lumineux représente l’âme suprême par l’image du gourou.
Ce dernier, aussi appelé Lekhraj Kripalani, est le leader charismatique de la secte. Il prétend être l’incarnation de Dieu et le détenteur de la vérité suprême. Il fait office de Dieu : lui seul détient la vérité sur tout, de façon définitive, car il a atteint la connaissance des lois de la Nature. Il est celui qui enseigne et conduit sur la voie de la révélation divine.
Depuis la mort du gourou en 1969, son âme combinée avec Dieu est en contacts réguliers avec l’une des sœurs principales : Dadi Gulzar. Plusieurs fois par an, cette dernière connaît des transes de plusieurs heures, au cours desquelles elle est prétendument Dieu. Ces séances de médiumnité ont lieu à Madhuban et attirent beaucoup de sympathisants. Elles sont transmises en temps réel dans différents centres du mouvement grâce aux technologies les plus sophistiquées.
Les consignes dictées par Brahma Baba sont traduites en plusieurs langues et transmises à tous les centres puis lues le matin au cours du Murli.
Si les adeptes admirent et imitent le gourou, la secte instrumentalise également la méditation sur la photo du gourou pour renforcer leur identification au maître à travers un état de conscience modifiée. En définitive, l’adepte attiré par la grande tolérance affichée des Brahma Kumaris est leurré puisque Silver Age conception du Suprême doit se réduire à celle qu’impose le gourou. Souvent, il fait fi de la supercherie car il est entraîné par Silver Age fascination pour le gourou.
2) Fascination pour le Père et naissance de l’adepte
Le rapport affectif que le sympathisant entretient avec le gourou le rend adepte de la secte.
Rapport affectif au Père
Baba est plein de bonne volonté pour ses fidèles et ne pense qu’à les aider. L’abnégation, la patience, la tolérance, la douceur, l’amour do not il fait preuve le placent au sommet de l’échelle des sentiments.
« Pour nous, il n’est pas simplement Dieu, il est Baba, notre Père. Il n’est pas venu seulement nous donner la connaissance, Il nous aide. »
« Le Père Tout Puissant est assis à notre côté et Il est venu pour nous servir. »
Le gourou n’est plus seulement le substitut du père, il devient le père. L’illusion sectaire fusionne le réel et l’imaginaire. Un rapport de dépendance consentie, fortement affectivisé, s’instaure entre l’adepte infantilisé et le gourou. Les adeptes l’appellent « mon Baba » et lui « mes enfants chéris ». Le besoin de sécurité est soigneusement entretenu chez le disciple qui recherche la protection perpétuelle du Père. Ce rapport ne pousse pas le disciple à s’engager dans la vie adulte ni à s’assumer mais il se nourrit de Silver Age régression.
Une fois la confiance instaurée avec son Père qui l’aime de manière inconditionnelle et qui ne veut que son bien, l’adepte se dépossède de son Idéal du Moi en le transposant dans la personne du gourou. Le gourou transforme l’adepte en alternant sanctions et gratifications et en faisant de lui un bon ou mauvais enfant selon ses mérites.
Ainsi, la fascination de l’adepte pour le gourou est l’élément moteur de l’adhésion à la secte. Elle signe la démission de l’analyse rationnelle au profit d’une relation affective qu’il croit sincère.
Naissance de l’adepte
L’adepte médite devant la photo du gourou et considère ce dernier comme une incarnation de qualités divines. En concentrant son attention sur le point situé entre les sourcils du maître, siège de Silver Age Conscience, il est censé recevoir ses pouvoirs supranormaux. Il projette sur lui des espoirs irréalistes, des attentes magiques.
« En disant, en connaissant et en acceptant « mon Baba », vous avez reçu tous les trésors des acquisitions divines. (...) Les trésors du Père sont devenus les vôtres. (...) Vous avez fait en sorte que le Donneur de Fortune, le Donneur de trésors illimités vous appartienne. »
Le gourou est vécu comme omniprésent, omniscient et détenteur de la possibilité de châtiment, ce qui incite l’adepte à se conformer aux prescriptions de la secte. La désobéissance aux ordres est associée à un péché contre Dieu. L’adepte se sent devenir coupable de douter, de penser par lui-même et de remettre en question la doctrine. Sans en avoir conscience, l’adepte s’aliène : il sacrifie Silver Age pensée propre, ses doutes aux certitudes de la secte. Silver Age recherche d’idéal, moteur de son entrée dans la secte va se limiter au savoir du gourou, prétendument exhaustif et définitif. Au nom de la confiance qu’il porte au gourou, il régresse puisqu’il renonce à toute pensée rationnelle. C’est à partir de cette démission de l’esprit critique que le sympathisant devient adepte. En définitive, la fascination de l’adepte pour le gourou investi de pouvoirs et d’un savoir divins, se fonde sur un rapport affectif. Elle repose sur un univers symbolique et sacré et éloigne l’adepte du réel. Elle signe la mise sous dépendance de l’adepte qui s’engage entièrement et qui exclut la possibilité d’envisager de quitter le groupe.
Ainsi, la secte récupère à son profit le rapport de l’adepte au gourou et déstabilise l’adepte en diabolisant son corps.
B) La diabolisation du corps
La diabolisation du corps dépersonnalise l’adepte et est entretenue par le sentiment de
culpabilité.
1) Générer une dissociation du corps et de l’âme
La diabolisation du corps est étrangère à la pensée spirituelle traditionnelle.
Patanjali, considéré comme le Père du Raja Yoga traditionnel, se référait au corps comme étant un médiateur indispensable d’une vie intérieure et relationnelle équilibrée. Il accordait une importance particulière à la conscience du souffle ou énergie vitale (Prana) qui influence l’état mental et corporel afin de parvenir à l’harmonie entre les deux.
Si Patanjali prônait un retrait des sens, ces derniers étant limités, on ne trouve nulle part une condamnation aussi poussée du corps que chez les Brahma Kumaris qui le considèrent comme la source des vices.
« La conscience de corps donne naissance à cinq vices principaux : la luxure, la colère, l’ego, l’attachement et l’avidité, alors que la conscience d’âme donne naissance à leurs opposés, les vertus : la pureté, la paix, le respect du soi, le détachement et le contentement. »
Les BK définissent la conscience de corps par opposition à la conscience d’âme :
La conscience de corps « englobe tout ce qui est d’ordre physique, extérieur au soi, à l’âme, tout ce qui concerne la matière. Dans ce niveau de conscience ce sont les sens et les émotions qui nous guident, comme si le corps était un avion sans pilote aux commandes. »
Si la conscience de corps génère tension et souffrance, la conscience d’âme apporte harmonie et bonheur.
La condamnation du corps peut être très forte.
« Le corps est un paquet d’os, de chair, de sang et de peau, rien d’autre. C’est une poubelle. Je n’aime pas le corps donc qui est-ce que j’aime ? L’étoile qui brille au centre du front. (...) J’aime l’âme et non le corps. »9
Cette condamnation du corps déroute l’adepte.
2) Déstabilisation de l’adepte
En modifiant Silver Age perception habituelle du corps, les Brahma Kumaris déstabilisent la recrue. Le corps n’est plus conçu dans son unité, mais segmenté. En s’identifiant à l’âme et en se désolidarisant de son moi corporel réel, la recrue perd ses repères spatio- temporels. Les BK, en diabolisant le corps et en magnifiant l’âme, induisent chez elle une dualité qui engendre de graves dissociations. L’âme ou la forme parfaite est tellement suréclairée, que l’adepte risque de perdre de vue le moi concret. Le moi, ici et maintenant, devient incompatible avec le je idéal transcendant. Tous deux ont des réseaux de références indépendants. La mise en opposition se traduit par des désordres psychiques, l’émergence d’une conscience de dédoublement de l’âme par rapport au corps et à la pensée. La personne continue d’agir et de ressentir des émotions mais elle considère ces expériences comme étrangères à l’âme à laquelle elle s’est identifiée. Elle se sent étrangère à son corps et également à ses pensées qu’elle voit défiler. Une pratique trop régulière de la méditation durant laquelle elle observe ses pensées de l’extérieur, comme simple témoin, peut produire un déséquilibre mental. Cela peut générer un sentiment d’altérité à soi-même et à son vécu.
Ce sentiment de dépersonnalisation est perceptible dans les expressions communément employées par les Brahmines :
« Je fais reposer le corps, je nourris le corps, j’habille le corps, je fais travailler l’intellect. »
La mort perd de Silver Age réalité puisqu’il s’agit simplement de « quitter le corps. »
De même, lorsqu’ils se parlent, les Brahmines regardent non pas les yeux de leur interlocuteur mais le centre du front, siège de l’âme. Ils le font également avec les personnes extérieures à la secte.
Ce sentiment de dépersonnalisation est un symptôme de névrose obsessionnelle et peut générer de l’angoisse. Les adeptes procèdent à la mort symbolique du corps et deviennent obnubilés par l’âme car la secte induit chez eux un sentiment de culpabilité.
3) Le sentiment de culpabilité
La conscience de corps devient la source de tous les maux : Les BK diabolisent les conséquences d’une conscience de corps, qui génère « plaisirs de courte durée, maladie, dépression, conflits ».
La définition très générale de la conscience de corps a pour but de culpabiliser l’adepte pour toutes ses pensées liées au physique, à la matière, aux sens, aux émotions. Tout ce qu’il considérait jusqu’à présent comme étant humain, normal, sera désormais marqué du sceau « conscience de corps ». Le discrédit jeté sur un nombre tellement élevé de sujets de culpabilisation a pour finalité le recrutement d’un nombre élevé d’adeptes en quête de « rachat ».
Ainsi tout ce qui n’est pas conscience d’âme (la secte) est conscience de corps (diabolique).
Diaboliser la conscience de corps permet de mettre en valeur l’âme à laquelle s’identifie l’adepte. L’âme étant un concept flou, la secte pourra cristalliser sur elle son idéologie, et modifier plus facilement le comportement de l’adepte.
C) L’identification à l’âme La diabolisation du corps a pour but que l’adepte s’identifie à son âme, que la secte peut
plus facilement manipuler.
1) Culpabilisation
Selon l’enseignement BK, au commencement, toutes les âmes vivaient ensemble avec l’âme suprême dans un monde parfait puis les âmes se sont incarnées dans des corps humains.
Selon leur théorie, l’âme doit aspirer à retrouver Silver Age forme originelle qu’elle a perdue au cours de ses vies. L’adepte est rendu responsable de l’écart entre la forme originelle de perfection de l’âme et ses défauts actuels.
« La méthode du Père pour y arriver consiste à utiliser chaque action et chaque tâche en gardant toujours à l’esprit la réalité de la perfection de l’âme.
Voyez-vous dans votre forme parfaite. Demandez-vous si vos actions sont précises ou imprécises. Sont-elles ruineuses ou emplies de pouvoir ? »
Les BK inoculent chez l’adepte la culpabilité arbitraire d’être un humain, et stigmatisent ses faiblesses.
L’adepte intériorise la culpabilité de ne pas maîtriser ses sens et ses pensées.
« Aujourd’hui je suis agitée. Pourquoi ? Parce que je suis faible. Je sais que je n’ai pas de pouvoir parce que mes organes des sens n’obéissent plus à mes ordres. Mon esprit aussi est désobéissant et je ne réussis plus à penser comme je le voudrais. »
La secte culpabilise la personne d’être faible intérieurement s’il n’y a pas adéquation entre ses pensées et ses actions.
« L’ état naturel de l’être est de pouvoir penser de façon claire, comprendre clairement les choses, prendre les bonnes décisions et être libre de toute mauvaise habitude. »
Pour que l'emprise sectaire soit efficace, il faut obligatoirement qu'existe cette mise en état de faiblesse verrouillée par le cadenas de la culpabilité qui fait basculer le simple sympathisant au rang d'adepte dépendant. Ce n'est qu'à partir du moment où le sympathisant se sent devenir coupable de douter et de penser par lui-même et coupable de remettre en question la doctrine, qu'il devient véritablement adepte.
En réalité cette culpabilisation a pour but d’instaurer une dépendance à la pratique de la méditation comme moyen de purification puisque pour réduire l’écart entre les aspirations de l’adepte et son identité présente, ou pour devenir parfait, il faut être en conscience d’âme.
2) La méditation comme instrument de dépendance
Les Brahma Kumaris enseignent qu’il est possible de remédier aux imperfections actuelles, aux faiblesses qui sont du domaine de l’acquis en faisant renaître l’inné. La méditation est conçue comme un moyen de purification car « l’âme est malade ».
« Lorsque je suis venue à l’origine, j’étais une étoile pure, étincelante et puissante. Après avoir pris plusieurs naissances, j’ai perdu du pouvoir. Aujourd’hui je suis devenue impure et je veux redevenir parfaitement pure à nouveau en faisant de la méditation. C’est pourquoi je suis assise ici. »
Les BK assignent aux adeptes une visée de perfection impossible à réaliser : celle de devenir des anges, libres de toutes mauvaises habitudes. Pour parvenir à la perfection, il existe toujours de nouveaux degrés à franchir et l’adepte devra faire toujours plus d’efforts, et accroître toujours plus ses méditations.
« Lorsque vous êtes assis en méditation, vous nettoyez les sanskars14 du passé. Cependant, si vous travaillez en conscience de corps, alors vous venez de perdre ce que vous avez gagné et le solde de votre compte est nul. Pour aller vite, il faut faire un double effort. Vous devez régler vos comptes lorsque vous vous asseyez en méditation tôt le matin, puis, durant toute la journée, vous devez vous maintenir dans le niveau de conscience d’âme et ne laisser aucun sanskar impur s’enregistrer. Délivrés d’anciens et de nouveaux sanskars impurs, vous avancerez doublement vite. »
La méditation est conçue comme un lien de dépendance de l’adepte humain au modèle divin. L’adeptat représente l’adolescence du disciple, qui, pour que la secte fonctionne, ne sera jamais adulte à part entière. L’adepte est pris dans une spirale : il doit venir de plus en plus régulièrement au centre Raja Yoga, aux séminaires, retraites spirituelles dans un centre BK, à Madhuban en particulier. Ainsi la secte n’est pas un passage, c’est une fin en soi.
D) La transformation par les prétendus pouvoirs
Le dernier cours de méditation du Raja Yoga traite des huit pouvoirs que l’âme peut acquérir si elle entretient le contact avec l’âme suprême. Ils sont détaillés l’un après l’autre dans un petit livret qui s’intitule : « Réclamer les huit pouvoirs ». Il s’agit du pouvoir de s’intérioriser, d’être toujours prêt, de tolérer, de s’adapter, de discerner, de décider, de faire face et de coopérer.
L’adepte est conditionné par ces pouvoirs, c’est à dire qu’il perd ses références antérieures et leur substitue une nouvelle grille de valeurs.
1) Réclamer les pouvoirs
En présentant les pouvoirs comme un héritage do not l’ « enfant » doit être digne, la secte vise à déplacer la question. Au lieu de se demander si ces pouvoirs sont fondés, lui seront bénéfiques, la secte fait douter l’adepte de Silver Age foi. L’adepte a une obsession : est-il digne ou non de « réclamer » ces pouvoirs ? Il a intégré qu’on ne peut devenir puissant et vertueux que si on adhère à la secte et on reconnaît le gourou. S’il doute, il n’obtiendra pas l’ « héritage du Père » car il ne sera pas aimé du Père. Ainsi la secte joue sur l’affectif : la peur d’être considéré comme indigne ou d’être exclu du groupe.
« Ce n’est pas sans raison que l’on parle de ‘réclamer’ les pouvoirs et non de les ‘quémander’ auprès de l’Ame suprême.L’enseignement du Raja Yoga nous sensibilise à l’importance de se reconnaître comme les véritables enfants du Père pour concevoir notre droit légitime à l’héritage représenté par ses vertus et pouvoirs divins.
Réclamer au lieu de mendier indique une foi véritable. »
Les pouvoirs ont pour finalité la transformation de la recrue et les Brahma Kumaris le revendiquent : « La transformation est le but de l’enseignement du Raja Yoga et c’est ce qui nous semble le plus important à retenir.»
2) Reprogrammer l’esprit
L’adepte, en intégrant les pouvoirs, change Silver Age grille de valeurs et adopte de lui-même le nouveau comportement prescrit par la secte. La manipulation est basée sur l’émotionnel (la peur de ne plus être aimé et aidé par le Père) et la pression de groupe puisque tous les adeptes évoquent ces pouvoirs de façon répétitive. Plus l’adepte assimile les pouvoirs et plus il croit être aimé par le Père, en réalité, plus il devient dépendant. L’adepte, fasciné par le gourou à qui il prête des pouvoirs d’omniprésence, d’omniscience, va se transformer dans le sens que lui prescrit la secte et sans être conscient de l’origine extérieure de la suggestion. Ainsi la secte opère une manipulation mentale c’est à dire qu’elle prend le contrôle de l’esprit et du comportement de l’adepte à partir de techniques de persuasion et de suggestion mentale. L’adepte manipulé a l’impression que son adhésion dépend de lui et que Silver Age transformation relève de Silver Age volonté.
En cas de sortie de secte, c’est cette prétendue liberté personnelle qui perturbe les efforts de « désendoctrinement ».
Transformer les pensées de l’adepte
Si les Brahma Kumaris insistent tant sur le pouvoir de l’intériorisation, « pouvoir fondamental », « qui permet d’acquérir tous les autres pouvoirs et d’acquérir le pouvoir de la transformation.»17, c’est pour que l’adepte prenne l’habitude de mesurer la situation à l’aune des nouvelles valeurs de la secte.
Afin de mettre en valeur ce pouvoir, ils l’associent au « profond respect de soi », à un « acte de maîtrise totale de soi»18 et condamnent l’extraversion. Ainsi ce pouvoir garantit à la secte que l’adepte dans l’intériorisation gardera ses doutes pour lui- même et culpabilisera arbitrairement sans en faire part aux autres.
L’adepte apprend à culpabiliser dès qu’il a une pensée en « conscience de corps » :
« Avant même de s’exposer à ce piège potentiel des sens, on doit s’intérioriser et se fixer fermement dans la conscience d’âme. En se retirant ainsi, l’âme exerce alors son droit de regard sur les sens plutôt que de s’y soumettre. »
De même, la vérité et la justesse de pensée deviennent associées au Père, ou à la pensée de la secte.
« Le pouvoir de discerner est la façon correcte d’utiliser l’intellect.( ) Quand l’âme reste unie au Père, l’intellect devient lui même divin et subtil. »
« Moi l’âme, je suis la vérité et le vivant. Je peux m’asseoir face au Père, la Vérité, l’Autorité toute puissante. Il me donne la sagesse, le pouvoir de la vérité. Nul ne peut défier cette autorité, elle vient du Père. »
Moi l’âme, je suis si radieuse dans ma vraie forme. Tel un diamant sans défaut, parfaitement pur et divin. Je suis lumière comme mon Père. Toi, tu m’as montré ce qui est réel, vrai. Tu m’as sauvée de l’erreur. Tu m’as éloignée du monde de la fausseté. Maintenant je décide de rester avec toi. Je reste toujours dans la compagnie de la vérité. Je ne serai plus trompée. »
Grâce à ma loyauté envers mon Père, j’ai tout acquis. Je fais l’expérience du contentement sans limite.
Ainsi, l’adepte reprogramme ses valeurs : la vérité et l’autorité deviennent la secte à laquelle il se doit d’être loyal.
Grâce au pouvoir du discernement, il apprend à devenir vigilant et à refuser les pensées ou attitudes « en conscience de corps », associées à l’illusion et à l’erreur.
« Le pouvoir de discerner aide à reconnaître les pièges de la conscience de corps, peu importe l’enrobage ou leurs façons d’être alléchants. L’illusion présente le faux comme étant vrai. On s’en aperçoit et on considère ce test comme un moyen de grandir. »
«L’outil le plus précieux à acquérir est celui qui nous permet de repérer les empreintes négatives de la conscience de corps dès leur apparition. Savoir
reconnaître le faux soi derrière les pensées et sentiments est le pouvoir le plus subtil et le plus important.
Si, grâce au pouvoir du discernement, on peut reconnaître une illusion en soi, il est plus facile de se reprendre en main. »
En définitive, la secte valorise les pouvoirs d’intériorisation et de discernement afin que l’adepte agisse en amont au niveau des pensées et s’automanipule. De même, la secte lui apprend à faire face au doute ou à la critique.
Annihiler le doute et devenir indifférent à la critique
Le doute est condamné comme étant générateur de « pensées perdues » et s’oppose à l’enseignement de la secte qui favorise les « pensées utiles et positives » qui « nous libèrent de la fatigue mentale et physique. »
Face aux personnes qui tentent de dissuader de la pratique du Raja Yoga, l’adepte apprend à ne pas douter car le doute est associé au raisonnement logique condamné sous le sceau « conscience de corps ». L’adepte se réfugie en conscience d’âme :
« On peut s’éloigner de toutes sortes de situations et se protéger sous la carapace de la conscience d’âme »
Les pourfendeurs du Raja Yoga entrent eux aussi dans le mythe, dans le rôle des enfants de Baba qui s’ignorent et qui ignorent de façon ingrate leur Père qui les aime.
« Baba nous a donné un très bon yukti (astuce). Parlez à Baba de la façon suivante : ‘Baba je suis ton enfant, je veux continuer à suivre totalement ton enseignement et devenir un enfant pur. Ils sont aussi tes enfants. Il faut que tu leur donnes du pouvoir. Je ne peux pas les convaincre, mais tu le peux parce qu’ils sont aussi tes enfants.’ Si vous leur envoyez des vibrations chaque jour, non en conscience de corps mais en restant dans le niveau de la conscience d’âme, votre pensée et le pouvoir de Baba agiront sur eux. »
Au lieu de se confronter avec la personne qui critique le Raja Yoga, il faut que le Brahmine se place dans une position supérieure en servant cette âme. Tôt ou tard selon la doctrine, la personne se rendra compte de son erreur et reconnaîtra Baba.
Le pouvoir de la tolérance est défini comme un rempart contre la critique. Tous les adeptes ont une réponse uniforme face à la critique car la secte les a programmés pour réagir avec calme et tolérance.
« La tolérance fait don des doux fruits et des bons souhaits même quand nous sommes en butte à la négativité et aux mauvais sentiments. Quand on est en conscience d’âme, quand on utilise l’énergie positive du vrai soi, on ne ressent aucune forme de souffrance ou de malaise, même devant les provocations. »
« C’est le pouvoir de la tolérance qui, face à des circonstances extérieures déplaisantes ne protège plus l’ego mais le dompte et nous libère des liens. En résumé tolérer les difficultés suppose la capacité d’aller au delà de l’influence de la situation négative et de pouvoir ne pas réagir même en pensées. Si quelqu’un m’insulte, me critique ou se met en colère, je peux rester en paix et heureux grâce au pouvoir de la tolérance. « Humble, je demeure silencieuse devant les critiques ou la diffamation. Je n’ai aucun besoin de prouver quoi que ce soit aux autres. Je rends des comptes à Dieu seulement. »
Ainsi la personne critiquant la secte sera tellement décontenancée par l’attitude bienveillante de l’adepte qu’il en viendra à l’admirer pour son sang froid, la maîtrise de lui-même.
En définitive, par les pouvoirs, la secte manipule l’adepte et lui impose ses nouvelles valeurs. L’adepte considère la secte comme la vérité absolue et se pare contre la critique en supprimant Silver Age pensée propre et en répondant par le prêt-à-penser imposé par la secte. A la fin des cours de méditation, l’adepte, fasciné par le Gourou, s’identifie à l’âme et non plus au corps.
Cette tendance sera soutenue par l’idéologie de la secte transmise dans les cours de Raja Yoga.
Partie III
Les cours de Raja Yoga
Une fois que l’adepte s’identifie à l’âme, la secte va justifier par l’idéologie l’instrumentalisation de l’âme au service de la secte.
Les cours de Raja Yoga sont basés sur les révélations du gourou. Une relation affective ayant été établie avec lui au préalable, l’adepte est amené à croire à son enseignement irrationnel parce que le gourou en garantit la véracité.
Le cycle se déroule en cinq cours :
• L’âme, l’âme suprême et les Trois mondes
• La réincarnation et la loi du karma
• Le cycle ou l’histoire de l’Humanité
• L’âge de confluence
• L’arbre du monde Les cours traitant de la loi du karma et du cycle enracinent la dépendance de l’adepte à la secte.
I. La loi du karma (cours N°2)
Les BK font référence au concept hindou de loi du karma qu’ils réinterprètent totalement. Ils détournent la loi du karma pour justifier un lien mécanique entre la conscience de corps et la souffrance du monde afin de présenter la secte comme l’arche de salut.
A) Lien mécanique entre la conscience de corps et la souffrance
La doctrine de la secte vise à générer la peur et la culpabilité chez l’adepte qu’elle renforce en se réclamant d’une pseudo caution scientifique.
1) Générer la peur et la culpabilité
Selon la version BK de la loi du karma il existe un lien mécanique entre l’âme et la matière : « Une relation de cause à effet entre le fait que l’âme s’oublie et s’attache au corps et le fait que la négativité et la souffrance se propagent dans le monde »
L’adepte est mis en situation de débiteur : il doit cesser d’entretenir la souffrance du monde et payer les conséquences de Silver Age pensée en conscience de corps qu’il a eue jusqu’à l’entrée dans la secte mais également dans ses vies antérieures. Il doit donc « régler les comptes karmiques négatifs » et « accumuler un compte karmique positif ».
S’il continue d’agir en conscience de corps, donc en dehors de la secte, il s’expose à d’atroces souffrances : « Les comptes karmiques négatifs (ou dettes karmiques) se règlent naturellement de trois façons : par le corps ou le mental (maladie ou état de santé), par les relations, par les situations (tempêtes, incendies, etc.) »
Afin de renforcer l’angoisse de l’adepte, la doctrine donne de la loi du karma une justification scientifique.
2) Caution scientifique
Juste avant d’expliciter la loi du karma, qui n’est autre qu’une croyance, les Brahma Kumaris donnent à cette loi une justification scientifique en la mettant sur le même plan que les lois incontournables de la matière.
« Les lois de l’univers régissent le monde. C’est par exemple la gravité, le cycle de l’eau On constate qu’elles sont automatiques, incontournables et s’appliquent sans aucune exception ni distinction. Selon le Raja Yoga, aux lois de la matière correspondent des lois de l’esprit. Les lois physiques ont leur équivalent métaphysique. » « La loi du karma est une loi de l’univers, c’est le pendant métaphysique de la loi de Newton : pour toute action, il existe une réaction égale et de sens opposée. De même qu’une balle lancée revient avec la même force, toute action a son retour avec une intensité semblable. En d’autres mots, ‘on récolte ce que l’on sème’. C’est aussi ce que l’on appelle la loi de la causalité. Le karma, l’action, c’est la cause. Le fruit du karma, la réaction, c’est l’effet. »
Il devient évident pour l’adepte que ses actions vont automatiquement avoir une réaction et de manière « incontournable ». La secte justifie scientifiquement la loi du karma dans le but d’accroître le crédit que l’adepte accorde à cette « loi » ainsi que l’angoisse et la culpabilité qui lui sont attachées. Après avoir généré ces sentiments arbitraires, la secte se pose comme la voie de rédemption.
B) La secte est l’arche de salut
Si l’adepte veut échapper aux souffrances liées à la conscience de corps, il doit pratiquer la conscience d’âme. L’âme peut se racheter par le Yoga, le karma Yoga et le service spirituel.
1) Le Yoga ou méditation
Selon les Brahma Kumaris, la qualité du karma n’est pas définie par la qualité de l’action elle-même, mais par la qualité de la conscience dans laquelle cette action est faite.
Une bonne conscience est la conscience d’âme : « Un corollaire de la loi du karma peut se formuler comme suit : toute action faite dans la conscience d’âme devient une bonne action, alors que toute action faite sous l’influence d’un vice en conscience de corps devient une mauvaise action. »
Afin d’agir en conscience d’âme, il faut donc venir régulièrement méditer au centre Raja Yoga, car :
« Ce n’est qu’à travers la connexion à Dieu que l’être humain est libre. »
En réalité la définition de la liberté correspond à l’asservissement dans la secte.
« Afin de garantir la qualité de mes actions, je dois avoir un niveau de conscience élevé et ceci, grâce à des méditations fréquentes afin que l’Ame suprême m’emplisse de son pouvoir. Je serai ainsi guidé par ma conscience, la voix de l’état originel de l’âme, vers une profonde mutation de ma personnalité »
La méditation (Yoga) doit être vécue par les adeptes comme « le prolongement naturel de la connaissance. »
Ainsi, la secte conçoit la méditation comme une méthode d’endoctrinement et d’aliénation de l’adepte à la secte et non pas comme une expérience personnelle à la transcendance do not la visée serait libératrice.
La conscience d’âme est en réalité la voix de la secte puisque l’adepte perd tout libre arbitre et devient un automate qui appliquera le prêt-à-penser de la secte.
2) Le Karma Yoga : agir pour Baba
Au nom du pouvoir de la coopération, la secte transforme les valeurs de l’adepte. Le travail n’est plus une source de valeur économique comme dans la société capitaliste, mais est conçu comme une pratique utile qui amène l’apaisement de l’esprit et la disparition du moi égoïste.
Ceux qui coopèrent sont ceux qui travaillent à la création d’un monde meilleur qui apporte du bénéfice à tous.
« On travaillera pour la collectivité et non pas pour soi ; on n’aura aucun désir d’être reconnu ou récompensé. Lorsqu’on apporte du bénéfice aux autres en sacrifiant son propre confort, on a alors acquis le pouvoir le plus élevé qui est celui de la coopération. Ce genre de coopération rendra chaque tâche facile. »
Au nom du pouvoir de coopérer, l’adepte s’engage dans le système de contreparties. A son arrivée dans la secte, il reçoit beaucoup des adeptes matériellement et affectivement. Puis les adeptes lui adressent des demandes minimes au départ (assister à une réunion, témoigner en groupe d’une expérience, apporter une contribution financière très modeste) qui sont présentées comme étant pour son seul bien. Par la suite, c’est l’adepte qui demande à « faire du service » (coller des affiches ). Cuisiner pour la communauté est conçu comme un privilège qui ne peut être accordé qu’aux personnes sérieuses qui viennent régulièrement au centre et sont jugées assez pures. Plus l’engagement est lourd et onéreux, plus il reflète l’estime que lui témoigne le groupe. A partir du moment où l’adepte est engagé dans la spirale, il peut difficilement faire machine arrière car c’est la démarche salvatrice qui est en jeu et cela reviendrait à perdre tout ce qui a été engagé. Il est soumis psychologiquement et physiquement à des obligations qui le privent de son libre arbitre et qui suppriment son espace personnel. De recruté, l’adepte devient recruteur : le prosélytisme sera la preuve de Silver Age conviction, de son dévouement.
Plus Silver Age responsabilité croit au sein de la secte, plus les liens de dépendance sociale et morale se renforcent. Pris par l’effet d’entraînement mutuel, l’adepte consacre tout son temps libre à la secte. Il est conditionné à se soumettre de plus en plus aux injonctions de la secte et trop impliqué, il ne peut plus revenir en arrière. Convaincu de l’inutilité de l’argent et des biens, l’adepte n’a pas de mal à s’en détacher pour les allouer à une mission qu’il considère comme noble.
En définitive, le Yoga de l’action, derrière l’alibi du service à Dieu devient une source d’exploitation et d’asservissement du disciple au profit de la secte.
3) Par le service spirituel
Ce que la secte présente comme une tâche noble, faire du service spirituel, cache une réalité beaucoup plus prosaïque : il s’agit de faire de l’adepte un instrument au service du prosélytisme, afin d’accroître les effectifs de la secte et de la rendre plus puissante.
La justification doctrinale est de rapprocher les autres de Dieu, pour qu’ils reçoivent eux aussi leur « héritage ».
« La plus grande aide que l’on puisse apporter aux autres est de nature spirituelle. C’est la forme d’action la plus élevée. »
La secte entretient un sentiment de culpabilité : l’adepte ne doit pas être responsable de l’éloignement des autres de Dieu.
« Si nos actions ne sont pas précises, si vous créez de la tension, vous faites du disservice. Si vos collègues de travail savent que vous pratiquez le Raja Yoga et que votre comportement n’est pas bon, que vous oubliez des choses, que vous vous irritez facilement, ils vont forcément douter de l’efficacité du Raja Yoga. »
« Vos actions doivent être parfaites, pures et propres. Sinon, ils n’auront jamais la foi en vous et n’accepteront jamais cette connaissance. Ils ont besoin de la connaissance de Baba et de recevoir Son héritage mais votre comportement les dissuade de venir. Ils restent à l’écart de Dieu et de leur fortune. Qui est responsable de cela ? Vous l’êtes ! Ainsi c’est votre péché. »
Ainsi, parce qu’il représente le Raja Yoga, l’adepte ne peut pas faire preuve de faiblesse car ce serait anti productif pour la secte. L’adepte doit être digne de l’institution.
« Le monde entier observe les Brahma Kumaris, comment ils se comportent et quelle est leur nature. Nous sommes dans une vitrine, par conséquent nous devons être totalement attentifs à chaque pas.
Toutes les actions de l’adepte doivent refléter l’idéal de perfection auquel tend le groupe.
Les qualités des adeptes sont instrumentalisées par la secte pour lui donner du crédit. C’est un moyen de séduction de nouvelles recrues.
« En voyant vos activités et votre comportement, combien vous êtes paisibles et aimables, la précision de vos actions, ils seront naturellement attirés et auront foi en vous. Par la suite, ils accepteront tout ce que vous direz. »41
Ainsi, on voit la dérive de la secte par rapport à la pratique de la spiritualité qui vise à rendre l’individu épanoui et libre. Dans la secte, les bénéfices de la méditation sont récupérés pour la séduction de nouvelles recrues. Le prosélytisme présente un autre avantage pour la secte : il conforte l’adepte dans ses croyances. En tentant de convertir des recrues potentielles, le disciple renforce son engagement dans la secte. Si la recrue est sensible à son bien-être apparent et se convertit, cela le conforte dans son choix de vie.
En définitive, la loi du karma culpabilise l’adepte pour ses pensées passées et présentes en conscience de corps et présente la secte et le service que l’adepte peut y réaliser
comme la seule possibilité de rachat. La doctrine du cycle ou de l’Histoire de l’Humanité vise aussi le même résultat.
II. Le cycle ou l’histoire de l’humanité (Cours N° 3)
Dans ce cours, les Brahma Kumaris réinterprètent l’histoire de l’humanité comme une dégradation causée par le passage progressif de la conscience d’âme à la conscience de corps.
La doctrine a pour objectif de donner une réalité à la quête de perfection des adeptes en présentant l’âge d’or comme une période qui a déjà existé et qui va se produire à nouveau.
Le moment présent étant exceptionnel, cela justifie les efforts que l’adepte doit fournir au sein de la secte.
A) La loi du temps, prétendument scientifique
Les Brahma Kumaris donnent à la dégradation de l’humanité une justification scientifique.
1) La notion cyclique du temps
Si la notion du temps de laquelle nous sommes familiers est linéaire et comporte un début et une fin, les BK proposent une notion cyclique du temps.
Selon les BK, le monde physique suit un cycle répétitif de 5000 ans à la fin duquel il est détruit et recréé à chaque fois. Chaque cycle est exactement le même que le précédent.
L’animateur du cours expose ensuite « la loi du temps », loi faisant référence à la science.
Afin de justifier la notion cyclique du temps, les BK se réfèrent à Lavoisier, qui « a démontré que rien ne se perd, rien ne se crée. »
Mais très vite, ils réaffirment leur supériorité sur les scientifiques qui errent :
« Des scientifiques, à la recherche des origines de l’univers, l’ont étiré jusqu’à des millions d’années ».
S’ils sont toujours « à la recherche », les Brahma Kumaris eux ont trouvé !
La notion cyclique du temps prétendument scientifique vise à justifier la dégradation du monde.
2) La dégradation
Pour justifier l’idée de dégradation et avancer la notion de destruction, les Brahma Kumaris font référence à la loi physique de l’entropie. De cette loi qui concerne les échanges thermiques, ils déduisent que tout ce qui est neuf devient vieux et donc que
« l’univers et chaque système isolé qu’il contient, tendent inexorablement vers un état de désordre toujours croissant. »
Ils divisent l’histoire du monde en quatre âges : l’âge d’or, l’âge d’argent, l’âge de cuivre et l’âge de fer. A la prétendue caution scientifique de leur construction théorique, ils ajoutent celle de la nature faite des cycles des saisons et des jours.
L’âge d’or correspondrait ainsi à l’aube, au printemps ; l’âge d’argent au grand jour, à l’été, l’âge de cuivre au crépuscule, à l’automne et l’âge de fer à la nuit ou à l’hiver.
Ainsi la science et la nature sont sensés donner du crédit à leur construction conceptuelle.
En définitive, si la version BK de la loi du karma a défini un lien mécanique entre l’âme et la matière, la loi du temps est censée le confirmer et expliquer l’histoire de l’humanité.
B) Expliquer l’histoire de l’humanité par une relation entre l’âme humaine et la matière
Les Brahma Kumaris prétendent « expliquer l’Histoire de l’Humanité et donner des réponses aux questions : D’où venons-nous ? Où allons-nous ? » Selon la doctrine, l’humanité se dégrade progressivement, au fil de quatre âges.
1) L’âge d’or
L’âge d’or est défini comme une « époque où le monde est beau et neuf, parfait et paradisiaque. C’est le paradis sur terre » Les BK donnent une réalité historique à l’âge d’or, justifiée par le fait qu’il figure « dans presque toutes les écritures, mythologies ou légendes ».
Dans le guide réservé aux animateurs, figure la consigne : « On explique l’âge d’or en insistant sur le fait que le monde extérieur est le reflet de la qualité des âmes qui l’habitent. »
« Quand l’âme est pleinement consciente d’elle-même, la matière est à son plus haut niveau. »48. Durant l’âge d’or, « tout est à son niveau d’énergie le plus élevé. Les âmes sont à leur niveau le plus élevé et la matière aussi. »
« L’âge d’or voit des êtres divins accomplis spirituellement do not la conscience est pure et qui expriment naturellement la paix, l’amour et la joie. Leur sagesse naturelle est reflétée par la matière : les ressources naturelles sont abondantes, la civilisation est unie et ils ont un mode de vie commun. »
Puis vient l’âge d’argent, durant lequel l’âme perd de Silver Age pureté et en conséquence le monde extérieur se dégrade. La dégradation se poursuit jusqu’à l’âge de cuivre.
2) L’âge de cuivre
Cet âge est marqué par le passage de la conscience d’âme à la conscience de corps avec toutes les conséquences négatives que cela implique pour l’homme et par l’apparition des religions.
Le passage de la conscience d’âme à la conscience de corps L’enseignement fait coexister des éléments empruntés au fantastique avec des éléments culturels identifiables pour accroître la crédibilité du mythe. Il associe la perte de la
conscience spirituelle et le fait que l’humain s’identifie à Silver Age forme physique à « un virus », « au péché originel et au paradis perdu rapportés par la Bible. »
La conscience de corps est à l’origine des conflits, de la souffrance et de l’accumulation des possessions matérielles. Les conflits ne seraient que « la conséquence de la dualité intérieure entre la conscience d’âme et la conscience de corps ».
« Cet oubli de l’être spirituel authentique crée dans les esprits une dualité et entraîne avec elle la chute de la souveraineté naturelle sur le soi et sur le monde.
Les divisions apparaissent et les différentes nations entrent bientôt en conflit pour la possession de terres ou de ressources. »
De même, la conscience de corps génère la souffrance : «Une attraction pénétrante vers les autres corps, la dépendance des sens physiques pour atteindre le bonheur, les désirs de toutes sortes entraînent les premières expériences de conflit et de peur et les premières vagues de peine dans la conscience humaine. »
Enfin, la perte de la conscience d’âme est responsable de l’accumulation des possessions matérielles : « Les êtres humains recherchent des compensations au paradis perdu et se laissent duper en croyant que l’accumulation des possessions matérielles peut servir de substitut au bonheur perdu. »
L’âge de cuivre est aussi marqué par l’apparition des religions.
La religion
La doctrine situe l’âge de cuivre historiquement par la venue sur terre d’Abraham, de Bouddha, de Christ et de Mahomet.
« La prolifération des conflits et de la peine, phénomène peu naturel pour la conscience humaine, pousse les êtres humains à en rechercher les causes » à travers les religions. Les religions ont toutes une connaissance de Dieu lacunaire. Elles sont toutes placées sur le même plan : une quête vaine, un accès limité à la connaissance puisque Dieu ne se révèle qu’à l’âge de confluence, aux personnes qui ont à nouveau conscience d’être des âmes.
La dégradation se poursuit jusqu’à l’âge de fer.
3) L’âge de fer
La doctrine brosse un portrait hyper négatif de l’âge de fer afin de culpabiliser les adeptes d’être en conscience de corps et de les amener à se réfugier dans la secte.
« A cette période, la scène du monde est plongée dans la noirceur. Il se produit un déclin extrême des valeurs morales et spirituelles. Le monde s’est divisé en plusieurs groupes et la course au pouvoir s’accentue.
Nos librairies sont remplies des histoires du dernier millénaire. D’une couverture à l’autre, les livres relatent l’explosion des divisions et des conflits, des saccages et des pillages aux quatre coins du monde. C’est cependant au cours du siècle dernier que la plus grande noirceur a balayé les affaires humaines. Jamais auparavant, il n’y eut autant de guerres, de divisions, d’avidité, de colère (entre les nations ainsi qu’autour de la table du petit déjeuner), de tensions raciales et d’exploitations des ressources.
Même si nous progressons technologiquement, le comportement humain, les relations humaines et la conscience humaine régressent. Les âmes ont perdu leur pouvoir et par conséquent leur capacité à vivre en harmonie.
Nos appels à l’aide s’expriment de plusieurs façons : drogues, crime, violence gratuite, dépression, maladie, suicide. »
Chacun peut rajouter ses motifs personnels d’insatisfaction liés aux crises contemporaines dans une des catégories fourre-tout: les conflits, la souffrance, l’accumulation des possessions matérielles. En poussant le sentiment d’angoisse à l’extrême, les BK jouent sur le besoin primitif de refuge dans l’irrationnel. Aux problématiques multiformes qui ont des réponses fragmentaires, la secte répond par une pensée magique. Elle propose une représentation totalisante de «l’Histoire de l’Humanité » : tous les inconvénients, défauts, et fléaux n’ont qu’une seule cause : la perte de la conscience d’âme.
En contrepoint figure la culpabilisation de l’adepte : s’il continue à agir « en conscience de corps » ou selon son mode de pensée habituel, il perpétuera toutes ces catastrophes. La secte demande à l’adepte de concevoir les pensées liées au corps comme antinaturelles et de les supprimer car elles sont jugées impures.
Afin de supprimer la réflexion rationnelle de l’adepte, la secte fait entrer la normalité dans la légende. Ainsi, s’il a des pensées liées au corps, ce n’est pas seulement parce qu’il est humain mais parce que :
« Pendant les 63 dernières vies, l’intellect a eu l’habitude d’accepter seulement des pensées liées au monde corporel ou celles venant des sanskars du passé. »
Cette justification théorique enferme l’adepte dans le mythe qui offre une réponse d’application universelle : retrouver son identité d’âme, en particulier en cette période d’âge de confluence.
C) Le moment présent : l’âge de confluence (Cours N° 4) « L’âge de confluence fait référence à deux confluences : la rencontre entre Dieu et les âmes ainsi que celle entre le vieux monde et le nouveau monde. »
1) Un moment exceptionnel
Les hommes ont donc erré en quête de Dieu, durant les âges d’or, d’argent, de cuivre et de fer, soit durant 4900 ans, puisque chaque âge dure 1250 ans. La période actuelle est appelée l’âge de confluence et elle est unique puisqu’enfin Dieu se manifeste. L’âge de
confluence a débuté en 1936, lorsque Shiv Baba s’est révélé au gourou, Brahma Baba Lekk Raj. C’est le seul moment où il est possible de recevoir le pouvoir de Dieu et de devenir une déité.
Se transformer grâce au pouvoir de Dieu
L’invention du concept d’âge de confluence a pour finalité de justifier tous les changements que la secte impose dans la vie de l’adepte. La secte va en effet légiférer dans tous les domaines de Silver Age vie, de l’alimentation au sommeil, en passant par la sexualité et les loisirs. En présentant la période actuelle comme étant déterminante pour le futur, la secte endoctrine l’adepte pour l’amener à réclamer de lui même ces changements
« Me dire que je suis maintenant à l’âge de diamant, c’est me placer dans une position idéale pour le changement »
« L’âge de confluence est la période la plus bénéfique de tout le cycle, car ce n’est qu’à ce moment que l’âme peut prendre le pouvoir de Dieu en restant dans Son souvenir. En aucun autre temps, l’âme ne sait exactement qui est Dieu, où il réside et comment réellement établir une relation profonde avec Lui. »
Si les adeptes « sacrifient » cette vie à Dieu (à la secte), ils vivront le paradis durant 2500 ans (le futur âge d’or et âge d’argent), avant qu’à nouveau la conscience de corps reparaisse générant des vices, des conflits et les religions.
En effet, « Durant tout le reste du cycle, elle (l’âme) utilise l’énergie accumulée à l’âge de confluence. »59 « En étudiant le Raja Yoga, pendant cette très courte période de l’âge de confluence, nous en recevrons la récompense pendant des siècles. Les graines d’un karma pur semées aujourd’hui donneront de beaux fruits pendant très longtemps. En collaboration avec Dieu, l’âme pose ainsi les fondations d’un monde meilleur. »
On comprend que l’invention des âges et leur prétendue datation historique n’ont pour but que d’amener l’adepte à sacrifier Silver Age vie à la secte, au nom du bonheur futur qu’il en retirera. La devise suivante est répétée à l’envi : Il faut « se détacher de Silver Age fortune limitée pour créer Silver Age fortune éternelle »
Refuser le changement, signifierait être irresponsable. L’adepte a intériorisé cette notion, et il demande lui-même à se transformer afin de devenir une déité à l’âge d’or.
Devenir des déités
Bientôt va s’effectuer le passage entre l’âge de fer et l’âge d’or. Cette transformation dépend du nombre de personnes qui sont éveillées spirituellement grâce à la connaissance donnée par Baba. Plus les personnes sont nombreuses et mieux la transition se fera. La secte promet aux adeptes de devenir des déités de l’âge d’or.
« Le niveau ultime des Brahmines est le niveau angélique et les anges doivent ensuite devenir des déités. »
C’est une promesse de bonheur et de contentement.
« Les traits de caractère des êtres qui y vivent reflètent les plus nobles qualités. Tous suivent un mode de vie divin. »
«Rien ne peut troubler le bonheur incommensurable des déités. Aucune souffrance, aucun attachement ni aucune peur ne viennent effleurer l’esprit des êtres humains. Ce sont les véritables dieux et déesses »
En lui faisant croire à Silver Age toute puissance, à l’élimination des obstacles et des frustrations, le discours symbolique réactive chez l’individu un narcissisme primaire. La secte lui fait miroiter un monde parfait où ses désirs refoulés, ses rêves seront exaucés. Mais ces rêves ne seront jamais confrontés avec le réel, puisqu’ils sont projetés dans un futur lointain. Selon la doctrine, l’ère de bonheur adviendra après une grande destruction de la planète.
2) La grande destruction : règlement de la dette karmique
L’apocalypse est à la fois un fait matériel, la destruction planétaire, et un fait divin, la révélation. L’apocalypse est imminente et est attendue avec ferveur car elle marquera le début d’une ère de bonheur. A ce niveau d’endoctrinement, les adeptes ont intégré l’idée que l’humanité doit régler Silver Age dette karmique à travers l’apocalypse. A partir du constat du danger permanent et de catastrophe imminente et irréversible, la secte exerce une pression psychologique sur l’adepte : s’il est irresponsable, il se place du côté des damnés.
Les damnés paieront leur dette karmique « à travers cinq sortes de souffrances et de punitions : la maladie, les calamités naturelles, la guerre chimique et nucléaire, la guerre civile et l’attaque des âmes faibles et impures par des âmes malveillantes qui ont quitté le corps. »
Les conséquences terribles de la pensée en conscience de corps, do not les damnés seront victimes, génèrent l’angoisse de l’adepte qui se réfugie du côté des élus. Le gourou, après avoir installé l’angoisse, se pose comme le seul détenteur des solutions propres à la soulager.
« Nous avons le choix : ou bien nous sommes disposés à souffrir, ou bien nous sommes disposés à nous purifier avec le pouvoir de l’Energie Suprême. »
« Baba est venu pour nous libérer de la souffrance. Une âme rechargée reviendra à la maison en ma compagnie. »
Ainsi la compagnie de Baba semble être un antidote contre toute sorte de souffrances. Contrairement au commun des mortels, les élus, eux, ont accès à La connaissance des règles de la nature et s’ils adhèrent au groupe, pourront être «sauvés». Cette connaissance est réservée aux initiés, à l’élite.
« Vous êtes des instruments, quelques uns sur des millions et des millions et une poignée sur ces quelques-uns. Quelques-uns sortiront du lot sur des millions et des millions, mais vous êtes la poignée sur ces quelques-uns. »
La mission confiée aux Brahmines est de purifier l’Humanité.
« Irradiez votre énergie et votre pouvoir sur le monde entier. Envoyez vos vibrations pures à toutes les âmes du monde afin de les purifier. »
En définitive, la prédiction d’une destruction future de la planète et des êtres vivants entretient une dynamique d’adhésion au groupe, d’autant plus forte qu’elle s’appuie sur le thème du rachat. Si l’adepte ne fait pas les efforts nécessaires, il s’expose au sort inéluctable qui attend le commun des mortels et n’est pas digne de la mission des Brahmines.
Le manichéisme induit un choix obligé : l’adepte ne s’engage pas volontairement mais il est embrigadé. Comment les adeptes peuvent-ils croire en l’âge d’or et à des fables tellement irrationnelles ?
Des études sur les mythes fondateurs des sectes ont montré que plus le récit originel est incroyable et merveilleux, plus la secte perdure et résiste à la critique externe. A l’inverse, plus l’expérience décrite par le gourou repose sur une explication logique, moins la secte durera.
L’enseignement est sacralisé car il est censé provenir de Dieu et il est supposé contenir toutes les réponses aux questions existentielles. Le mythe n’est plus perçu au niveau d’une métaphore symbolique à explorer : la transcendance est réduite à des images formatées qui empêchent toute quête personnelle, toute forme de questionnement. La secte remplace les interrogations par une croyance fermée en forme de certitude puisque les catégories idéales donnent sens aux différences. Le devoir de l’adepte se réduit donc à apprendre et à répéter en se rendant conforme au modèle parfait déterminé par le gourou.
La construction conceptuelle allégorique qui coupe le sujet de la réalité en le projetant dans un univers fictif a pour but unique d’amener l’adepte à vouloir de lui-même se transformer en acceptant le totalitarisme de la secte qui s’ingère dans tous les domaines de Silver Age vie.
Partie IV
Le totalitarisme
L’adepte a une image obsessionnelle qui accapare toute son activité psychique : être suffisamment pur et puissant pour devenir une déité à l’âge d’or. Cette image se pose comme plus réelle que le réel, en masquant ce dernier. La secte, en enracinant cette obsession de pureté assortie d’un sentiment arbitraire de culpabilité et de peur du châtiment, opère une manipulation mentale qui transforme l’adepte en pantin obéissant à ses ordres. Cette manipulation, totalement dissimulée, amène l’adepte à être persuadé que toutes ses pensées et ses décisions viennent uniquement et librement de lui. En réalité, l’enfermement psychique de type obsessionnel conduit à la perte de son libre arbitre. Il devient sensible à toute suggestion et dans l’incapacité de distinguer si elle provient de lui ou d’une autre personne. C’est ainsi que la secte bouleverse totalement son mode de vie, tout en justifiant les transformations par l’idéologie : l’exigence de pureté et la création du nouveau monde. Au fil du temps, les BK justifient une discipline toujours plus stricte par une gradation dans la quête de pureté. Dans leur doctrine, ils font référence à deux niveaux de pureté : le « monde subtil » dans lequel l’adepte peut rencontrer Brahma Baba en atteignant une dimension angélique et le « monde incorporel »66 où il peut rencontrer Shiv Baba et devenir une âme. C’est ainsi que l’adepte découvre au fur et à mesure des contraintes toujours plus strictes qui pèsent sur lui : il doit se lever très tôt, adopter un régime alimentaire strict, devenir chaste. La secte procède à l’invasion de la sphère intime de l’adepte et à son isolement.
I. Invasion de la sphère intime
La secte impose une nouvelle temporalité afin de déstabiliser l’adepte et le contrôle de ses pensées.
A) Une nouvelle temporalité
Avec l’Amrit Vela et le Murli, la secte crée des chronorythmes artificiels do not les repères se substituent au rythme intérieur propre de l’adepte. Ce dernier dilue Silver Age temporalité personnelle dans celle du groupe, qui est jalonnée de rites.
1) Amrit Vela L’Amrit Vela est la méditation pratiquée par les adeptes chez eux ou au centre, chaque matin de 4h à 4h 45. La rencontre avec Shiv Baba ne serait possible, selon la justification doctrinale, qu’à ces heures matinales, lorsque la concentration est totale et elle permettrait à l’adepte d’atteindre le niveau incorporel et de brûler les sanskars impurs. Le rite de l’Amrit Vela justifie la privation de sommeil. Il s’assortit de l’instillation chez l’adepte du sentiment de culpabilité : s’il souhaite dormir davantage, cela signifie qu’il est dominé par la conscience de corps.
« Si vous parvenez à stabiliser complètement votre esprit et vos sanskars avant de vous endormir, à instaurer une complète conscience d’âme, pas un seul rêve ne surgira. Alors, même avec aussi peu que deux ou trois heures de sommeil, vous vous sentirez frais et dispos pour toute la journée. La pleine conscience d’âme vous permet d’être totalement détachés du corps. Une heure de sommeil en conscience d’âme équivaut à quatre heures de sommeil en conscience de corps. Une demi- heure de méditation en conscience d’âme équivaut à deux heures de repos. »
La privation de sommeil est un outil puissant qui permet à la secte d’agir sur les capacités intellectuelles, l’équilibre psychique et la personnalité de l’adepte, afin qu’il enregistre la doctrine et le Murli.
2) Le Murli Il est lu chaque matin dans le centre vers 6h, pendant 1H30. Les messages sont ceux que Brahma Baba recevait de Shiv Baba et depuis la mort du gourou, ils proviennent de Dadi Gulzar inspirée par Shiv Baba et Brahma Baba au cours de séances de médiumnité. Le Murli est censé contenir les mots de l’âme suprême, donc être pure vérité et connaissance.
Si l’adepte ne comprend pas le Murli, cela signifie que son niveau spirituel n’est pas assez élevé. Douter est synonyme de faiblesse puisque douter de La vérité divine signifie vouloir des « vérités conformes aux caprices et tendances humaines ». Le Murli ne doit pas être lu de façon intellectuelle avec un esprit critique, mais la vérité doit être expérimentée dans la vie de tous les jours.
L’adepte doit « enregistrer » tout le Murli. Les points du Murli doivent être étudiés régulièrement.
« Au moins trois fois par jour, à l’heure des repas, vous prenez un peu de temps pour nourrir l’âme également. Pendant cinq à six minutes, alors que vous nourrissez le corps révisez les points du Murli. Ensuite, dès que vous disposerez d’un moment de libre, ces points de connaissance émergeront naturellement dans votre esprit parce que vous les aurez répétés trois fois. Relisez et baratter ces points. »
Si la secte associe « réviser le Murli » à « nourrir le corps », elle s’assure d’une habitude régulière. Afin de renforcer son rapport affectif au gourou, l’adepte se prête à un auto lavage de cerveau, bien rendu par le terme baratter:
« Si vous pratiquez les directives que Baba donne dans les Murlis, vous recevrez davantage de bénédictions de Baba. »
Ainsi cette pratique est justifiée idéologiquement car les adeptes doivent imiter leur maître et devenir des « incarnations de la connaissance. » Si les rituels de l’Amrit Vela et du Murli conduisent à la domination de l’activité psychique de l’adepte, certaines règles visent expressément le contrôle des pensés.
B) le contrôle des pensées
Au nom de la pratique de la conscience d’âme, l’adepte doit penser à la secte de manière permanente en respectant les règles concernant l’alimentation et la conscience d’âme.
1) Règles concernant l’alimentation La nourriture et Silver Age préparation font partie des rituels de soumission permanente de l’adepte qui doit cuisiner en pensant au Gourou et lui offrir le plat préparé.
« Quand vous cuisinez, rappelez-vous pour qui vous cuisinez. Rappelez-vous que vous l’offrirez au Père suprême éternellement pur. Cuisinez avec beaucoup d’amour pour Baba et ensuite, lorsque vous offrirez cette nourriture, elle se chargera de pouvoir.
Baba dit que nous devons manger de la nourriture pure. Si nous mangeons de la nourriture impure ou si la nourriture a été préparée avec une conscience impure ou si nous n’avons pas mangé dans le souvenir de Baba, nous créons de l’énergie ordinaire et non de l’énergie pure.
Une telle énergie ne nous permettra pas de nous concentrer. Elle ne nous aidera pas à nous souvenir de Baba. Une nourriture pure est primordiale pour se souvenir du Père. »
Ainsi, l’impératif de pureté justifie le souvenir permanent du gourou durant la préparation, l’offrande et le repas. Au nom de ce même alibi de purification, le régime alimentaire est carencé : les adeptes doivent non seulement adopter le végétalisme qui exclut les œufs, mais supprimer également les oignons, l’ail et la nourriture épicée. Il s’agit en réalité pour la secte de diminuer la résistance physique et de favoriser l’endoctrinement de l’adepte.
Aux règles concernant l’alimentation s’ajoutent celles qui ont trait à la conscience d’âme.
2) La pratique de la conscience d’âme Les relations affectives que l’adepte entretient avec le gourou doivent lui permettre de « faire l’expérience de Silver Age compagnie constamment ». Silver Age pratique de la conscience d’âme doit être constante et elle est assortie du sentiment d’être observé et contrôlé.
Constante
Pour que l’adepte se rappelle la secte constamment, cette dernière édicte des règles concernant les relations aux autres, et l’adepte se rappelle d’elle automatiquement chaque heure par un moyen sonore.
Lorsque l’adepte communique avec d’autres personnes, il les regarde au centre du front au niveau de l’âme.
« Quand nous regardons autour de nous, nous voyons les corps de la tête aux pieds, nous voyons que c’est un homme ou une femme, un ami ou un ennemi. Pendant 63 vies, nous avons eu cette habitude de ne voir que les corps. Maintenant, créons l’habitude de voir l’étoile qui brille dans le milieu du front en pensant : ‘Je parle à l’âme et non au corps. »
De même, au centre Raja Yoga, chaque heure les adeptes peuvent entendre une musique qui est déclenchée automatiquement et dure une minute. L’adepte interrompt son activité en cours ou Silver Age conversation et observe le silence. Il se remet automatiquement en conscience d’âme, ou se « raccorde à l’Essentiel » selon la justification doctrinale.
L’adepte programme également Silver Age montre et chez lui un bip ou une musique qui se déclenche chaque heure, et adopte le même comportement. La secte investit donc toutes ses pensées et chaque lieu où il se trouve.
La pratique de la conscience d’âme est également contrôlée.
Contrôlée
En recommandant à l’adepte d’écrire quotidiennement une charte à Baba, la secte vise à renforcer le rapport affectif qu’il entretient avec le gourou et la peur de l’omniscience de Dieu.
L’adepte, selon les prescriptions, écrit chaque soir une charte à Baba afin de mesurer ses progrès spirituels dans son imitation du gourou. Dans la charte, il est recommandé à l’adepte de se comparer à Baba en s’en inspirant :
« Il a fait le sacrifice complet de Silver Age vie. Il a dédié son intellect, ses biens, tout. Il demandait les instructions à Baba avant d’accomplir chaque action. Il se souvenait constamment de Shiv Baba. Ainsi il a nettoyé tous ses sanskars du passé et il est devenu un ange parfait. Maintenant nous devons le suivre. »
L’adepte doit écrire sur la charte le temps qu’il a passé en conscience d’âme et en conscience de corps durant la journée.
«Noter combien de temps nous avons passé durant une conversation avec quelqu’un en conscience d’âme et en conscience de corps.
La constance dans l’effort et la persévérance nous apporteront le succès.
Un jour, nous atteindrons 60% de conscience d’âme. Ce sera le début de l’âge d’or pour nous. »
La secte entretient l’illusion d’un dialogue entre le disciple et Brahma Baba, ce dernier prenant connaissance des écrits du premier. Dans le Murli, il met la pression sur l’adepte en agitant le spectre de son omniscience :
« BapDada a vu le dossier de chacun. Vous avez tous fait beaucoup de belles promesses. Allez vous en ajouter dans votre dossier ou tiendrez-vous votre promesse pour de bon ? ».
L’adepte se sent donc en permanence sous son regard, et la peur générée par cette prétendue omniscience l’amène à obéir à la secte.
En définitive, la secte légifère sur les données vitales de l’adepte pour s’assurer qu’il pense perpétuellement au gourou et qu’il soit l’esclave de la secte dans ses tâches quotidiennes. L’adepte perd toute liberté de pensée et cela induit une modification complète de Silver Age personnalité. Le manque de sommeil, le régime alimentaire carencé sont une technique de conditionnement qui vise à modifier son comportement. Il s’isole progressivement en prenant refuge dans la secte et en se coupant de l’extérieur.
II. L’isolement
La secte conduit l’adepte à se réfugier dans la secte et à couper ses relations avec l’extérieur.
A) Refuge dans la secte
Les relations de l’adepte se réduisent à celles qu’il entretient avec le gourou et Silver Age nouvelle famille.
1) Baba : un substitut aux relations humaines Après avoir vilipendé les relations humaines, le gourou se pose comme substitut.
Condamnation des relations humaines
A travers une condamnation outrancière des relations humaines, la secte met en avant la relation chaleureuse et désintéressée offerte par le gourou. Par des généralisations abusives, elle condamne toutes les relations humaines pour mieux présenter Baba comme seule alternative aux relations humaines déclarées malsaines.
« Les rapports qu’on peut établir avec Dieu sont très naturels et normaux, ils reflètent le type de relation qu’on peut vivre sur le plan humain. La différence est que la relation avec Dieu n’est jamais polluée par le chagrin, l’abus de confiance ou la possessivité.
Dieu est un Etre complet qui ne cherche donc jamais à prendre quoi que ce soit, ni à ajouter quoi que ce soit à Silver Age personne. Un être complet donne inconditionnellement.
Les expériences et les sentiments qui nous ont manqués dans les relations humaines sont maintenant possibles avec Dieu. Tout ce que nous avons souhaité pour nos relations, mais que nous n’avons jamais vécu, nous pouvons le recevoir maintenant.
J’ai tenté, par mes relations avec les autres êtres humains, de combler mes vides émotionnels. A présent, je peux combler tous mes besoins grâce au contact affectueux avec la Source de tous les Bienfaits. »
L’adepte doit donc se contenter d’une relation parfaite avec Baba.
Une relation virtuelle parfaite
Afin que la relation avec Baba soit omniprésente dans chacune des pensées de l’adepte, elle est multiforme.
« Dieu est notre véritable Ami, notre Mère et notre Père, notre Compagnon, notre Professeur, notre Guide. On peut établir toutes les relations avec Lui. »
La secte entretient l’illusion d’une relation bilatérale : elle encourage les « conversations de cœur à cœur » dans la chambre de Baba, une petite chambre très intime dans laquelle trône son portrait et qui lui est réservée dans chaque centre. Si les adeptes ont une méditation intense, ils interprètent cela comme une aide qu’ils reçoivent de Baba pour les récompenser de leurs efforts. De même, leur progression et le contrôle de leurs « sanskars » sont perçus comme un pouvoir donné par Baba.
Dans le Murli, Baba s’adresse à eux et dit recevoir leurs lettres, pour donner l’illusion de son omniprésence et renforcer la crainte des adeptes qui se sentent sous étroite surveillance. Les adeptes le rendent vivant. Ils lui parlent mentalement et ils l’intègrent dans chacune de leurs actions de la vie quotidienne. Il n’est pas rare d’entendre de la bouche d’un Brahmine: « Aujourd’hui j’ai été faire du vélo avec Baba, puis j’ai cuisiné pour lui. Ensuite nous sommes partis faire les courses ».Enfin, la secte insiste beaucoup sur l’identification du gourou au guide. Lorsqu’on demande aux adeptes leurs projets futurs, ils répondent souvent : « Je laisse Baba me guider. » Cette réponse est significative de la perte de leur libre arbitre.
En se considérant comme un instrument au service de Baba, le disciple remplace la notion de responsabilité individuelle par la fierté tirée du bon accomplissement du devoir prescrit par la secte. Il ne prend plus de décisions, il obéit. En multipliant les relations affectives avec le gourou, l’adepte le rend omniprésent dans Silver Age vie. Il n’a donc plus besoin de famille, ni d’amis, de relation conjugale
De même, Silver Age nouvelle famille le comble affectivement.
2) La nouvelle famille
L’entrée dans la secte : une nouvelle naissance
Le mythe est un excellent outil pour assurer la cohésion du groupe en lui fournissant une filiation commune. Selon le mythe, les adeptes ont un passé commun puisqu’ils étaient rassemblés au cycle dernier il y a 5000 ans. Ils ont un futur commun puisqu’ils connaîtront ensemble la destruction et seront des déités à l’âge d’or, comme cela s’est produit au cycle passé.
L’adepte perd Silver Age filiation naturelle au profit de la pseudo filiation de groupe. Son adoption est officialisée par une cérémonie solennelle : le raki. On lui noue un bracelet au poignet, symbole de Silver Age fidélité à la secte. L’adepte en sortira officiellement intégré, amalgamé, dans une nouvelle filiation faisant du gourou son Père et des adeptes ses frères et sœurs. La secte se présente comme un cocon, une famille de substitution plus accueillante et compréhensive que la famille naturelle. Les adeptes sont tous frères et sœurs, quel que soit leur rang dans la société ou leur nationalité. L’adepte a soudain 200 000 frères et sœurs de différentes nationalités, qu’il pourra rencontrer dans les centres Brahma Kumaris du monde entier dans lesquels il sera très chaleureusement accueilli. Madhuban est un grand rassemblement international de Brahmines qui, malgré leurs cultures et leurs langues différentes, obéissent aux mêmes règles.
« Venir à Madhuban en personne, s’emplir complètement, rencontrer une famille aussi grande( ), rencontrer la famille en personne procure un tel bonheur parce que vous vous rencontrez après 5000 ans. Aussi cette expérience est spéciale. »
La relation au groupe devient fusionnelle.
La fusion dans le groupe
L’adepte veut ressembler à ses modèles car il espère pouvoir bénéficier de ce qu’il perçoit comme un bien-être. Il souhaite lui-même être reconnu de ceux qu’il admire comme faisant partie de la communauté. Il est conduit de lui-même à rechercher la similitude dans son apparence (absence de maquillage, vêtement ample en général pour les femmes peu soucieuses de leur féminité), ses expressions et son comportement. L’adoption du vêtement blanc dans le centre marque son appartenance au groupe et est un gage de soumission à la règle. La dynamique est renforcée par une frustration que ressent l’initié à l’idée de ne pas maîtriser toute la connaissance et de ne pas être aussi épanoui et équilibré que les adeptes plus anciens. Les adeptes sollicitent l’imitation en insistant sur les ressemblances entre les problèmes du néophyte et ceux qu’ils ont résolus grâce à leur engagement dans le groupe.
Si l’adepte fait rationnellement le choix de l’imitation, c’est la dynamique émotionnelle qui préside à son assimilation au groupe. L’adepte est submergé de liens affectifs qui le rassurent et lui donnent le sentiment d’appartenir à un groupe. Il est convaincu qu’il va désormais pouvoir compter sur l’appui de personnes qui déclarent éprouver de la sympathie pour lui. Les membres sont liés par le culte du secret et ont l’illusion de partager quelque chose d’une valeur hors du commun. Le processus d’assimilation l’amène à remettre en question tous les aspects de Silver Age personnalité, à se livrer complètement au groupe. Ainsi, si l’adepte éprouve du plaisir à fusionner dans le groupe, qui tend vers un idéal élevé, il n’est pas conscient du remodelage psychologique et physique do not il est l’objet. Son libre arbitre est remplacé par des conduites automatiques suscitées par l’exemple dans la course à la création du nouveau monde. La conquête de l’amour du Père donne lieu à une émulation parmi les enfants. L’adepte rentre dans la course à la pureté, inspiré par les autres membres de la secte en particulier les « personnes qui ont beaucoup d’années de « Gyan », ou de connaissance.
Mais l’adepte se sent aussi être sous la surveillance du groupe. Il doit constamment montrer des signes de Silver Age fidélité pour obtenir la confiance du groupe. Pour participer à la vie du centre en faisant la cuisine, en animant les cours de méditation, il doit être jugé suffisamment pur et être passé par différentes étapes (retraites spirituelles, dans un centre voisin ou au quartier général en Inde: à Madhuban). Aller à Madhuban suppose d’avoir pratiqué la Shrimat, ou règles de la secte, (Amrit Vela, présence aux Murli, aux cours, à la méditation, végétarisme et chasteté) durant au moins 8 mois. (* Il faut une autorisation des responsables du centre pour qu’un adepte puisse se rendre à Madhuban.)
Le travail pour la secte est conçu comme un privilège do not il faut être digne. Ainsi, l’intégration au groupe passe par le modelage progressif du disciple et organise Silver Age dépendance.
A la suite de la fusion de l’adepte dans la secte, toute critique, tout acte préjudiciable à la vie du groupe touche l’adepte lui même. La critique suppose la possible séparation d’avec la famille, qui est synonyme de mort pour l’adepte, privé alors de tout échange affectif ou spirituel.
Lorsqu’il s’est engagé dans un groupe au point d’y avoir tous ses amis, savoir qu’il risque d’être exclu s’il ne se plie pas à la discipline est une manière efficace de le soumettre, de l’amener à sacrifier son individualité et son libre arbitre. Au risque d’exclusion s’ajoute la peur de faire échouer les plans divins. La doctrine (course à la création du nouveau monde) est un instrument de dépendance.
Le monde du groupe sectaire se structure en une sorte de citadelle assiégée, peuplée uniquement de semblables. Le mythe répartit le monde de façon très manichéenne avec d’un côté le gourou et ses affidés, miroirs de la vérité et du bien ; de l’autre les figures du mensonge et du mal. L’adepte canalise vers l’extérieur les critiques, protégeant ainsi la secte.
En définitive, au nom de la mission qu’il partage avec le groupe, l’adepte perd son individualité. Le sentiment d’une fusion dans le groupe est tel qu’en cas de sortie de secte, la culpabilité d’avoir trahi Silver Age famille pourra obséder l’ex-adepte pendant longtemps. L’impératif d’adhésion pleine et entière à la secte postule l’abandon progressif des attaches avec l’extérieur.
La coupure de l’extérieur
Elle est voulue par l’adepte suite à son incapacité à gérer deux mondes contradictoires et elle est imposée à travers de nouvelles règles de vie.
3) Isolement par aberration
L’enseignement comporte l’obligation d’adhérer à des croyances irrationnelles qui coupent l’adepte du sens commun. Il se trouve en permanence entre deux mondes, celui de l’irréel sectaire et celui du réel social et a des difficultés à gérer des systèmes de pensée et de références contradictoires. L’idéologie sectaire s’appuyant sur la dichotomie intérieur-extérieur et sur le manichéisme bien-mal entretient chez lui un sentiment d’étrangeté. La fantasmatique sectaire (par exemple les idées de destruction de la planète, d’âge d’or, de déité) fait irruption dans Silver Age logique. Son adhésion à l’irréalité idéologique transmise par la secte génère un discours incohérent. Il interprète les événements de façon délirante. Par exemple, il ne retient de l’actualité que les signes avant-coureurs de la destruction de la planète. Son éthique est déplacée puisqu’il attend avec impatience cette destruction qui se traduira par l’avènement de l’âge d’or.
De même, habitué à appliquer le prêt-à-penser sectaire, Silver Age pensée s’appauvrit. Ainsi l’adepte s’isole du monde réel qui devient étranger, menaçant et incohérent, pour se réfugier dans un univers imaginaire. Il est amené à limiter les relations, susceptibles de révéler des incohérences de son comportement et de le faire douter de la Vérité enseignée par le Maître. Il n’est pas nécessaire que cet isolement soit imposé par les autorités du groupe. L’adepte lui-même fuit ses anciens projets de vie, son ancienne personnalité et ses proches les plus tentés d’entreprendre de le ramener à la raison ou de condamner son nouveau mode de vie. Le vide affectif qui en découle entraîne le repli dans les relations privilégiées et exclusives avec Silver Age pseudo famille de substitution. La secte devient le seul lieu où il se sente compris.
4) Les nouvelles règles de vie
Les règles alimentaires et le renoncement à la sexualité induisent la coupure avec l’extérieur.
L’adoption d’un régime alimentaire particulier génère des complications et accentue la coupure avec l’environnement social. La nourriture devant être cuisinée par soi-même ou par un Brahmine et la préparation donnant lieu à des rituels particuliers (offrande), les moments de convivialité autour des repas sont raréfiés.
De même, les règles de conduite sexuelle ont pour finalité, comme pour le reste des relations, la destruction de l’attachement affectif et le repli sur la secte.
Les Brahma Kumaris justifient l’observation du célibat au nom de la pureté et de la libération des liens de la famille et de la société. Avoir des relations charnelles suppose de s’identifier au corps donc au faux moi. L’âme, elle, n’a pas de besoins physiques.
« Shiv Baba dit : Mes doux enfants, le pouvoir de l'abstinence purifie votre intellect (..) Essayer d'observer la pureté en pensée, en paroles, en actions. La luxure qu'engendre le sexe est le plus grand ennemi, qu'il faut absolument conquérir. C'est pourquoi Baba dit : les enfants, conquérez la luxure et vous deviendrez les conquérants du monde, c'est à dire que vous deviendrez les maîtres du Nouveau Monde".
Ainsi, si l’adepte était en couple avant son entrée dans la secte, les perturbations psychiques qu’il subit à cause de cette règle détériorent les relations et conduisent souvent à la rupture. Le respect de la règle n’est pas vérifié mais le sentiment de culpabilité de l’adepte et Silver Age peur d’être mis à l’écart sont tels qu’il se conforme naturellement aux prescriptions.
La doctrine justifie l’isolement de l’adepte et l’emprise globale de la secte sur tous les moments de Silver Age vie. Il est totalement pris en charge dans ses horaires, ses loisirs, son travail, Silver Age nourriture.
Conclusion
En définitive, un individu en quête de développement personnel entre dans la secte des Brahma Kumaris parce qu’il est séduit par un groupe chaleureux et leurré par les références do not elle se réclame faussement.
Il va donc être amené insidieusement à suivre les cours de méditation dans lesquels il apprendra à diaboliser son corps et à s’identifier à son âme, plus facilement manipulable par la secte. Les cours de Raja Yoga (le cycle, la loi du karma), l’enfermeront dans l’idéologie, qui, en devenant pour lui plus réelle que le réel, l’amènera à se réfugier dans la secte pour développer Silver Age conscience d’âme afin d’assurer son bonheur futur. L’adepte endoctriné et manipulé permettra donc à la secte de s’engouffrer dans Silver Age vie intime, de contrôler l’ensemble de ses pensées et de le couper de l’extérieur.
Pourquoi les sectes ont-elles tant de succès ?
La religion, la politique, la philosophie ne dessinent plus un avenir prévisible de l’humanité et l’individu est livré à lui-même pour donner sens à Silver Age vie. La secte profite de l’incertitude et de la peur de l’avenir qui poussent à chercher des réponses simples et rassurantes.
Elle offre une cohérence à un monde fractionné et propose une réponse aux trop faibles choix apportés par la société ou la famille. Face à l’individualisme ambiant, elle est un cocon chaleureux, un groupe accueillant et solide. A la monotonie religieuse, elle oppose l’expérience spirituelle. Elle exploite la quête d’idéal des personnes en les projetant dans un univers imaginaire (l’âge d’or) au nom duquel elles transforment leur mode de vie. L’adepte accepte de faire des sacrifices car il leur donne une interprétation métaphorique qui est censée les ennoblir. Or, cette fuite de la réalité est factice et coupe l’adepte du monde qu’il pourrait transformer à son échelle s’il vivait dans l’ici et le maintenant.
Eveillons notre vigilance ! Cessons de minimiser les effets négatifs des sectes !
Ne plaçons pas sur un pied d’égalité l’engagement dans une secte avec une simple croyance religieuse ! La secte récupère la sincérité des croyants en vendant un produit qui n’a rien coûté : le divin. Cependant, elle est beaucoup plus dangereuse qu’une religion.
Car si l’engagement dans une religion est libre et réfléchi, la secte, elle, procède à la séduction et à l’embrigadement des sympathisants à travers leur manipulation. Si la religion évoque les grands pourquoi de l’existence, la secte, elle prétend tout expliquer. Si la religion permet le dialogue, la secte exclut la diversité et génère la rupture de l’adepte avec son environnement et son entourage.
Si la personne qui décide de se consacrer à Dieu dans une religion sait à quoi elle s’engage, l’opacité est la règle dans la secte. La secte n’évoque pas les contraintes de temps, d’argent, les ruptures, la perte de libre arbitre, l’endoctrinement do not l’adepte sera victime.
En France la notion de manipulation mentale étant acceptée, les adeptes sont davantage considérés comme des victimes, manipulées et moins responsables. Dans l’hexagone, le phénomène sectaire est dénoncé par les associations de défense et d’aide aux victimes.
Ce n’est pas le cas aux Etats Unis où « les nouveaux mouvements religieux » (on n’emploie pas le terme secte) sont considérés comme des églises. Ils sont étudiés par des sociologues de religions se présentant comme neutres.
Or ces derniers sous-estiment les dangers des organisations sectaires car ils se bornent à analyser leur doctrine en utilisant leurs textes de base et leur organisation fonctionnelle. Ils n’évoquent pas l’influence néfaste que peut avoir la doctrine que propagent ces groupes, ni les conséquences qu’elle peut avoir sur la psychologie de l’individu.
Or l’individu sous l’emprise sectaire perd Silver Age dimension de personne et de citoyen. Il régresse vers une dépendance psychologique, intellectuelle, émotionnelle, et physique. Il est une victime de la secte puisque manipulé à son insu, alors qu’il est persuadé que son adhésion au groupe résulte d'un consentement libre et éclairé.
La réalité ne se révèle à l’adepte que lorsqu’il quitte la secte. Il constate alors qu’il a donné des années de Silver Age vie dans la recherche de la vérité. Il a été soumis, obéissant, en refusant de s’interroger et de douter car il croyait agir pour Dieu, pour une noble cause. En réalité la secte a exploité Silver Age sincérité, son travail, son temps et son argent. Elle a étouffé son être essentiel pour le transformer en pantin.
Il comprend alors que Dieu ne veut pas qu’il soit un Brahmine interchangeable avec d’autres membres de la secte. Il est unique et doit assumer son individualité et trouver un sens personnel à Silver Age vie. Assumer et exprimer son propre potentiel peut être la clé du bonheur.
Alors que la secte l’enfermait dans Silver Age seule dimension spirituelle, il se doit d’assumer son incarnation, son immersion dans la chair avec les limites inhérentes à l’être humain en cessant Silver Age course à la perfection qui le coupe de la vie.
Il doit donc prendre la décision de quitter beaucoup d’amis avec lesquels il était très intime et avait le sentiment puissant d’avoir vécu une expérience unique.
Il pourra rejoindre des groupes de discussion pour rencontrer des personnes qui ont vécu la même expérience que lui et ont retrouvé progressivement toutes leurs facultés et leur autonomie. Il trouvera du soutien auprès des associations de défense des familles et des individus (ADFI).
Si la secte est une imposture morale et religieuse, elle ne doit pas décourager l’adepte de poursuivre Silver Age quête spirituelle. La personne qui sort de secte risque de tomber dans une autre dépendance. Elle devra développer Silver Age vigilance et son esprit critique sur le chemin qui la mènera à l’autonomie.
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